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Initiation à l'analyse du langage poétique 

 
 

Mètres | Rythme | Sonorités | Composition | Corrections 

 

     Le propre de la poésie est d'envisager le langage dans ses caractéristiques musicales (rythme des phrases, sonorités des mots). Pour étudier un poème, il faut donc :

  • identifier mètres et coupes, qui déterminent le rythme,

  • commenter la valeur expressive des choix faits par le poète dans le domaine du rythme et des sonorités .

     La composition du poème, c'est à dire l'arrangement des vers entre eux, la division en strophes dans certains cas, joue aussi un rôle important dans la recherche du rythme et de l'harmonie : effets de répétition, de symétrie, etc... Elle permet de caractériser des "formes poétiques", dont certaines (comme le "sonnet") sont régies par des règles précises (formes fixes).

 

 

IDENTIFIER MÈTRES ET COUPES

EXERCICE 1

Recopiez les deux premiers vers des poèmes dont le titre suit : Bal des pendus, Ophélie.
Séparez les syllabes par des tirets.
Respectez les liaisons.
Indiquez sous chaque syllabe un numéro. 
Indiquez pour chacun de ces vers le nombre de pieds qu'il contient.
Formulez les règles de versification concernant le "e" muet et la diérèse, lorsque vous les rencontrez 

Correction 

 

EXERCICE 2

Règle : Le rythme d'un vers est déterminé par l'emplacement des coupes; les coupes (matérialisées par une barre oblique / ) correspondent à des pauses qu'une bonne diction ménage naturellement après chaque accent d'intensité; les accents d'intensité interviennent généralement sur la dernière syllabe d'un groupe grammatical, ou sur l'avant-dernière quand la dernière est une syllabe muette (un e muet ne peut pas recevoir l'accent tonique).

Exemple  :

C'est un trou / de verdu / re où chan / te une rivière,
Accrochant / follement / aux her / bes des haillons
D'argent ; / où le soleil, / de la monta / gne fière,
Luit : / c'est un petit val / qui mou / sse de rayons.

a) justifiez par l'analyse grammaticale le choix des syllabes accentuées (soulignées).

b) appliquez la même méthode aux strophes 1 et 2 de Bal des pendus, p.108. 

c) Quelles différences constatez-vous entre l'octosyllabe et l'alexandrin, du point de vue du nombre et de l'agencement des coupes? Dégagez la règle classique régissant l'accentuation de l'alexandrin.


Correction

 

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COMMENTER LA VALEUR EXPRESSIVE DU RYTHME

La valeur expressive d'un choix stylistique est l'effet qu'il produit sur le lecteur, la façon dont il contribue au sens du texte, à l'effet recherché par l'écrivain.

 

EXERCICE 3 / LE CHOIX DU MÈTRE.

a) Comparez la vision de la femme et de l'amour respectivement donnée par Les reparties de Nina (p.100) et Ophélie (p.116), comparez le ton des deux textes.

b) Quelle différence de rythme constate-t-on entre les deux textes? En quoi le choix du mètre contribue-t-il au ton et au sens de chacun de ces poèmes?

 

EXERCICE 4 / LE CHOIX DES COUPES.

Étudiez les coupes de l'alexandrin respectivement dans les 4 premières strophes d'Ophélie (p.116) et Ma Bohème (p.137). 
Placez les césures et matérialisez-les par une barre oblique : / .
Ne matérialisez pas les coupes secondaires, sauf si elles vous paraissent plus marquées que la césure elle-même : dans ce cas représentez-les par une double //.
Quelle différence constatez-vous entre les deux poèmes ? Justifiez les différents traitements de l'alexandrin par les différences de ton et de sens entre les deux textes.

Vocabulaire technique à exploiter 

trimètre : au XIXe siècle, à partir des romantiques, il arrive que l'alexandrin ne présente pas de césure marquée au 6e pied et impose une diction en trois parties, séparées par des coupes. On appelle ce type de vers : trimètre romantique.


Correction.

 

EXERCICE 5 / ENJAMBEMENT, REJET, CONTRE-REJET.

a) Repérez les enjambements, rejets et contre-rejets dans  Au cabaret vert (p.133). Placez une => à la fin du vers pour matérialiser les enjambements. Encadrez les rejets et contre-rejets. Voir Fiche-Leçon.
b) Quel rythme d'ensemble confèrent-ils au poème? En quoi ce rythme correspond-il au sens et au ton du texte?

Correction

EXERCICE 6

Repérez les rejets et les contre-rejets dans Le dormeur du val, Au cabaret vert, Ma bohème. Montrez que le plus souvent, les termes mis en relief par le rejet sont des mots-clés. C'est à dire des mots qui contribuent fortement au sens du texte, des mots qui appartiennent à l'un des champs lexicaux les plus significatifs

Correction.

 

 

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REPÉRER ET COMMENTER DES EFFETS DE SONORITÉ

EXERCICE 7

Etude des rimes, des assonances et des allitérations dans les quatre premiers quatrains d'Ophélie

Questions : 

     a) Combien de sons distincts comptez-vous dans le mot « Ophélia », au second vers ? Combien de pieds ?  
b) Les consonnes de ce mot sont répétées dans le vers 2 :  dans quels mots ? comment appelle-t-on ce procédé de versification, quel est l’effet produit ? 
c) Montrez que ce procédé n’affecte pas seulement le vers 2 mais s’élargit à l’ensemble du poème. Dans quel but Rimbaud procède-t-il de cette façon ?  
d) Un autre procédé de versification, qu’on appelle « la rime brisée », consiste , dans un poème en alexandrins, à établir un effet de rime ou au moins d’assonance à la fin des hémistiches. Montrez que Rimbaud utilise ce procédé dans la première partie : pour cela, placez les césures et analysez les sons que vous y trouvez.  
e) Analysez la valeur phonétique et l’organisation des rimes du poème dans sa première partie. Quelles règles particulièrement rigoureuses s’impose Rimbaud ?  
f) Les voyelles contenues dans le mot « Ophélia » produisent-elles dans le poème des échos sonores comparables à ce que nous avons observé pour les consonnes ?  
g) Analysez le jeu des coupes dans le vers 10, le vers 14 ; comparez le rythme du vers 16 à celui du vers 2.  
h) Conclusion : comment la versification contribue-t-elle à l’impression produite sur le lecteur et au sens du poème ?  

 

Vocabulaire technique à exploiter 

rimes suffisantes : on appelle rime le retour de plusieurs sons identiques en fin de vers; si cet écho phonétique ne porte que sur deux sons, on parle de rime suffisante.
rimes riches : si la rime présente 3 sons identiques ou davantage, on parle de rime riche.
rimes croisées, embrassées, plates : si la rime concerne deux vers consécutifs (aa, bb, cc, ...) on parle de rimes plates; si on constate une alternance (abab; cdcd ...) on parle de rimes croisées; si enfin on observe l'organisation : abba; cddc ... on parle de rimes embrassées.
rime brisée : lorsqu'on observe un écho phonétique à la fin du premier hémistiche dans plusieurs vers successifs, on parle de rime brisée.
assonances : le retour insistant d'un même son vocalique (voyelle) à l'intérieur du vers constitue une assonance.
allitérations : le retour insistant d'un même son consonantique (consonne) à l'intérieur du vers constitue une allitération.
harmonie imitative : effet de style consistant à utiliser certaines combinaisons phonétiques (allitérations et assonances) de manière à imiter les bruits réels évoqués par le poème : choc, sifflement, écoulement, craquement, tintement, etc...
harmonie suggestive : on appelle parfois ainsi l'effet de style précédent lorsqu'il vise non à imiter un bruit précis mais à provoquer une impression générale, en relation avec le sens du texte : impression de violence, de douceur, de rapidité, de lourdeur, etc...  Ce procédé s'appuie souvent sur un mot-clé,  dont les sonorités les plus expressives sont intentionnellement répétées par le poète jusqu'à contaminer l'ensemble du vers, de la strophe ou du texte.  

Correction

 

EXERCICE 8

Étudiez la richesse des rimes dans Ma Bohème. Que concluez-vous?

 

 

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ÉTUDIER LA COMPOSITION DU POÈME

EXERCICE 9

Vous étudierez les formes poétiques (autrement dit la composition, l'organisation strophique) utilisés par Rimbaud dans les 22 poèmes des "Cahiers de Douai".

Pour cela :

  • Lisez dans votre manuel de Méthodes les parties consacrées au vers aux formes poétiques, révisez ou apprenez le vocabulaire technique de base.

  • Relevez les différents types de strophes rencontrés dans le recueil.

  • Décrivez les différentes organisations strophiques que vous observez, nommez celles qui correspondent à une "forme fixe" : quelle "forme fixe" retrouve-t-on avec insistance (faîtes vos comptes, observez la répartition dans le recueil).

    Aide pour cet exercice : le tableau de Murphy.  

      

EXERCICE 10 / LE SONNET

  • Lisez  la règle classique de composition du sonnet (strophes, système de rimes, usages de composition ...) dans votre manuel ou sur internet : http://abardel.free.fr/venus/sonnet.htm  

  • Repérez dans les sonnets du recueil les libertés que se permet Arthur Rimbaud par rapport aux règles concernant le système des rimes.

  • Repérez dans les sonnets du recueil la façon dont Rimbaud exploite l'usage de la chute.

  • Repérez dans "Le Dormeur du Val", "Vénus Anadyomène", l'art de la progression. Comparez les deux poèmes sous ce rapport.

 

 

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FICHE -LEÇON

Enjambement, rejet, contre-rejet

 _________

Ces termes techniques servent à désigner des rythmes particuliers provoqués par un décalage entre la phrase et le vers, ou pour être plus précis entre la structure syntaxique de la phrase et la structure du vers. 

 

  L’enjambement 

 La phrase déborde sur le vers suivant, au moins jusqu’à la césure de l’alexandrin suivant.

 Exemple 1 :

L’échine est un peu rouge, et le tout sent un goût =>
Horrible étrangement ;
 

Exemple 2 :

Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes =>
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Le rythme de base 6/6 n’est pas bousculé : seule est affaiblie la pause de fin de vers, parce qu’elle intervient au milieu d’un groupe grammatical indissociable. L’effet produit est différent suivant les contextes : ce peut être un effet de mise en attente, de suspense, mettant en relief la partie rejetée sur le vers suivant (exemple 1), ce peut être essentiellement un effet d’allongement, une respiration plus ample du rythme (exemple 2). La multiplication des enjambements désarticule le rythme régulier de l'alexandrin, provoque un effet de prosaïsme, de naturel et de vie souvent recherché par certains romantiques (Victor Hugo).

 

Le rejet

La phrase déborde sur une partie du vers suivant, d’une longueur inférieure à l’hémistiche.

Exemple 3 : 

      - Petit Poucet rêveur,  j’égrenais dans ma course =>
Des rimes. //

 

Exemple 4 :

Je ramassais un plat de je ne sais quel met =>
Belge, //

 

Le rythme du vers commençant par un rejet est rendu asymétrique par la forte pause occasionnée par le rejet, généralement plus sensible que la césure à l’hémistiche. L’effet produit est un effet de mise en valeur du sens des termes en rejet, et aussi d’irrégularité rythmique.

 

Le contre-rejet 

La phrase occupe la fin d’un vers, sur un segment d’une longueur inférieure à l’hémistiche, et déborde sur le vers suivant.

Exemple 5 :

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme =>
Sourirait un enfant malade, il fait un somme.

Exemple 6 :

Comme d’un cercueil vert en fer blanc, une tête =>
De femme à cheveux bruns fortement pommadés 

L’effet produit est le même que pour le rejet.

 

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CORRECTIONS

 

CORRECTION DE L'EXERCICE 1

Vers Règles
Au - gi - bet - noir - man- chot - ai - mabl (e)
1      2    3       4      5       6      7      8
Le e muet final ne compte pas
Dan - sent - dan - sent - les - pa - la - dins 
   1      2       3      4       5      6    7      8
Le e muet suivi de consonne, en cours de vers, compte comme syllabe pleine (2e et 4e syllabes).
Sur - l'on - de - cal - me et - noi - re où - dor - ment - le - s é - toil (es)
   1      2    3     4       5         6      7       8      9      10   11    12
Le e muet suivi de voyelle, en cours de vers, s'élide (5° et 7° pieds)
La - blan - che O - phé - li - a - flo - tte - co - mme un - grand - lys
 1       2      3         4    5   6    7     8      9      10          11      12
La diérèse consiste à dissocier en deux syllabes distinctes deux voyelles qui dans la prononciation normale n'en font qu'une de manière à obtenir le compte de syllabes règlementaire  (5° et 6° pieds).

 

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CORRECTION DE L'EXERCICE 2

b)

Au gibet noir, / manchot aimable,
Dan / sent, dan / sent les paladins,
Les mai / gres paladins / du diable,
Les squele / ttes de Saladins.
 
Messi / re Belzébuth / ti / re par la cravate
Ses petits / pantins noirs / grimaçant / sur le ciel,
Et, / leur claquant au front / un revers / de savate,
Les fait danser, / danser / aux sons / d'un vieux Noël !

 

c)

octosyllabe : 1 ou 2 coupes, emplacement variable. 

alexandrin : 3 coupes, dont une régulièrement placée après la 6e syllabe, à l'hémistiche : la césure. Les autres à des emplacements variables.

Règles et définitions 

alexandrin : vers de douze syllabes.
décasyllabe : vers de dix syllabes.
octosyllabe : vers de 8 syllabes.
césure : l'alexandrin étant un vers long, il admet une pause particulièrement marquée en son milieu, après la sixième syllabe ; cette coupe principale du vers est nommée césure ; les deux parties égales de six pieds qu'elle délimite sont appelées hémistiches (demi-vers).
coupe secondaire : outre la césure, on constate généralement la présence de deux pauses plus légèrement marquées, qu'on appelle coupes secondaires.

 

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CORRECTION DE L'EXERCICE 4

Sur l'onde calme et noi / re où dorment les étoiles
La blanche Ophelia / flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, / couchée en ses longs voiles...
On entend // dans les bois / lointains // des hallalis.

Voici plus de mille ans / que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, / sur le long fleuve noir;
Voici plus de mille ans / que sa douce folie
Murmure sa roman / ce à la brise du soir.

Le vent baise ses seins / et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés / mollement par les eaux;
Les saules frissonnants / pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur / s'inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés / soupirent autour d'elle;
Elle éveille parfois, / dans un aune qui dort,
Quelque nid, // d'où s'écha / ppe un petit frisson d'aile :
Un chant mystérieux / tombe des astres d'or.

Je m'en allais, // les poings / dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi / devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! / et j'étais ton féal ;
Oh ! là là ! // que d' amours / splendides j'ai rêvées !

Mon unique culo / tte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, / j'égrenais dans ma course =>
Des rimes. // Mon auber / ge était à la Grande-Ourse.
Mes étoiles au ciel / avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, / assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septem / bre où je sentais des gouttes =>
De rosée à mon front, / comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu / des ombres fantastiques,
Comme des ly // res, je tirais les élastiques =>
De mes souliers blessés, / un pied près de mon coeur !

 

 

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CORRECTION DE L'EXERCICE 5

Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir

Depuis huit jours // j'avais / déchiré mes bottines =>
Aux cailloux des chemins. / J'entrais à Charleroi.
Au Cabaret-Vert : // je (/) demandais des tartines =>
De beurre // et du jambon / qui fût à moitié froid.

Bienheureux, // j'allongeai / les jambes sous la table =>
Verte : // je contemplai / les sujets très naïfs =>
De la tapisserie. / Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tétons (/) énormes, // aux yeux vifs,

Celle-là, // ce n'est pas (/) un baiser qui l'épeure !
Rieuse, // m'apporta / des tartines de beurre,
Du jambon tiède, // dans un plat colorié,

Du jambon rose et blanc / parfumé d'une gousse =>
D'ail, // et m'emplit la chope immense, // avec sa mousse =>
Que dorait un rayon / de soleil arriéré.

octobre 70

 

v.1

4/8 + enjambement

v.2

6/6

v.3

5/7 + enjambement

v.4

2 (rejet) /4/6


v.5


3/9 + enjambement

v.6

2 (rejet) /10 + enjambement

v.7

6/6

v.8

9/3 + rejet au vers 10 par dessus le vers9


v.9


3/9

v.10

3/9  

v.11

5/6 (+diérèse ?)


v.12


6/6 + enjambement

v.13

1 (rejet) /7/4 (contre-rejet) + enjambement

v.14

3/3/3/3


 

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CORRECTION DE L'EXERCICE 6

  Rejets et contre-rejets Commentaire
Ma Bohème Des rimes (v.7) Le rejet isole un élément inattendu (effet de surprise), un élément qui constitue un trait d'esprit : le détournement de l'histoire du Petit Poucet, la comparaison entre le poète et l'enfant abandonné du conte : ce n'est pas des petits cailloux blancs que Rimbaud sème dans sa course mais ... quoi ? ... "Des rimes". C'est la poésie qui lui permettra de se retrouver.
Au Cabaret-Vert De beurre (v.4)
Verte (v.6)
D'ail (v.13)
avec sa mousse (v.13)
3 rejets sur les 4 concernent le champ lexical de la nourriture. Ce qui indique l'importance du thème dans ce poème, consacré au bonheur des plaisirs simples, ceux que procurent la bonne chère, une présence féminine, la chaleur d'un foyer.
Le 4° concerne l'adjectif "vert", qui se trouve déjà dans le titre : couleur reposante, synonyme d'espoir.
Le Dormeur du val D'argent (v.3)
Luit (v.4)
Dort (v.7)
Souriant comme (v.9)
Tranquille (v.14)
Les deux premiers, issus du premier quatrain, participent au champ lexical de la lumière (avec "soleil" v.3 et "rayons" v.4). Ils contribuent à suggérer au lecteur l'impression d'un moment de bonheur dans une nature en fête.
Les trois derniers participent au champ lexical de la sérénité : le jeune homme est heureux, calme, il dort.
L'ensemble renvoie à la stratégie de l'auteur visant à fourvoyer le lecteur sur une fausse piste, celle indiquée aussi par le titre (le "dormeur"), de manière à préparer l'effet de surprise final et à augmenter par contraste la force de la dénonciation.

 

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CORRECTION DE L'EXERCICE 7

 

Étude de la versification

dans la première partie d’Ophélie

 

Sur l'onde calme et noi // re où dorment les étoiles
La blanche Ophélia // flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, // couchée en ses longs voiles...
On entend // dans les bois // lointains // des hallallis.

Voici plus de mille ans // que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, // sur le long fleuve noir;
Voici plus de mille ans // que sa douce folie
Murmure sa roman // ce à la brise du soir.

Le vent baise ses seins // et déploie en corolle
Ses grands voiles // bercés // mollement // par les eaux;
Les saules frissonnants // pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur // s'inclinent les roseaux.

Les nénuphars froissés // soupirent autour d'elle;
Elle éveille parfois, // dans un aune qui dort,
Quelque nid, // d'où s'écha// ppe un petit frisson d'aile :
Un chant mystérieux // tombe des astres d'or.

 

 

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