Rimbaud,
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seclum
"Soir historique" (Illuminations) s'achève sur une sorte d'apocalypse. Bruno Claisse a montré de façon convaincante que Rimbaud s'appuie principalement dans ce passage sur la pièce conclusive des Poèmes barbares (1862) de Leconte de Lisle : "Solvet Seclum". Cf. Bruno Claisse, "Soir historique et l'illusoire", Parade sauvage, Colloque n°5, septembre 2004, Musée-bibliothèque Arthur Rimbaud de Charleville-Mézières, p.546-563. C'est très net à partir du vers 14 : "D’un seul coup la nature interrompra ses bruits, / Et ce ne sera point [cf. la ressemblance avec : "Cependant ce ne sera point un effet de légende"], sous les cieux magnifiques, / Le bonheur reconquis des paradis antiques, / Ni l’entretien d’Adam et d’Ève sur les fleurs, / Ni le divin sommeil après tant de douleurs ; / Ce sera quand le Globe et tout ce qui l’habite [cf. "les exterminations conséquentes"], / Bloc stérile arraché de son immense orbite [cf. "la planète enlevée"], Stupide, aveugle, plein d’un dernier hurlement, / Plus lourd, plus éperdu de moment en moment, / Contre quelque univers immobile en sa force / Défoncera sa vieille et misérable écorce, / Et, laissant ruisseler, par mille trous béants, / Sa flamme intérieure avec ses océans [cf. "l'étuve", "les mers enlevées"], / Ira fertiliser de ses restes immondes / Les sillons de l’espace où fermentent les mondes". |
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