Arthur Rimbaud, le poète / Accueil > Iconographie > Les dessins d'Isabelle

 

Les dessins d'Isabelle

    La sœur cadette de Rimbaud, qui a assisté le poète dans les derniers mois de sa vie, a légué à la postérité sept ou huit témoignages graphiques, généralement très fantaisistes, confectionnés d'après des dessins antérieurs, qui étaient eux-mêmes parfois des reproductions de reproductions. Quelques-uns, les plus émouvants, semblent avoir été jetés sur le papier en présence du modèle. Mais on perçoit dans d'autres une nette tendance à l'hagiographie et au pittoresque oriental. À la première de ces catégories appartient, d'après Jacques Desse ("Fantasmes biographiques : les portraits de Rimbaud par sa sœur Isabelle" in "Dossier : Visages de Rimbaud", Histoires littéraires n°57, mai 2014), ce Rimbaud sur son lit d'hôpital, assez maladroit, qui pourrait avoir été véritablement exécuté d'après nature. À la seconde appartiendraient la plupart des autres, notamment le Rimbaud à la harpe (ci-dessus, à droite) dont on a retrouvé le modèle dans un magazine. 

   On peut voir ci-dessus, de gauche à droite (les titres utilisés ne sont pas d'Isabelle) :

  • AR sur son lit d'agonie, Marseille : on ignore la date d'exécution de ce dessin (1991, théoriquement).

  • Visage d'AR, malade : Ce Rimbaud au visage ravagé par la maladie aurait été, selon le document de la BNF, dessiné en 1891. La date réelle est en fait inconnue. Rimbaud y porte le même calot que dans ses photographies du Harar.

  • Visage d'AR, mourant : C'est Paterne Berrichon qui publia le premier ce dessin d'Isabelle (fait à l'automne 1896) dans son troisième article consacré à Rimbaud dans la Revue blanche, juillet-septembre 1897. On peut consulter une numérisation en mode image de ce périodique sur Gallica >> http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k155342. On trouvera le dessin page 385, accompagné du titre "Arthur Rimbaud mourant".

  • AR en joueur de harpe abyssin : Isabelle Rimbaud a confectionné ce portrait de son frère en 1893, en s'inspirant largement d'une illustration de presse représentant un joueur de harpe abyssin. Elle a tout de même substitué à la tête de ce personnage celle de son frère, telle que l'on peut l'observer dans les portraits de mémoire que cette même Isabelle a faits du poète. Verlaine fait allusion à ce croquis dans son poème de Dédicaces consacré à Rimbaud : "Toi, mort, mort, mort ! Mais mort du moins tel que tu veux ..." >> lire le texte.