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Les effigies rimbaldiennes d'Ernest Delahaye

 

   Rimbaud mort, commence le temps de la gloire, des éditeurs et des biographes. L'ancien ami de Charleville, très sollicité, jouera un rôle important dans cette première étape du rimbaldisme : articles, livres de souvenirs et de critique littéraire ... et dessins. Il ne s'agit plus là de caricatures familières comme celles qui parsemaient jadis sa correspondance avec Verlaine mais de portraits probablement destinés à la publication, faits de mémoire et plutôt flatteurs. Ils mettent en relief la jeunesse des traits, le menton énergique, l'allure bohème du poète. On connaît dans ce style trois effigies de Rimbaud, représenté de profil comme sur une médaille. On ne sait pas exactement quand ces dessins ont été exécutés.

   Le portrait "Rimbaud en 1870" a été publié dans le "Rimbaud" d'Ernest Delahaye, en 1905 (éditions de la Revue Littéraire de Paris et de Champagne). On en connaît deux exemplaires, presque semblables. Le premier (celui du livre) porte la mention, en caractères d'imprimerie : "Arthur Rimbaud, vers 1870 (croquis de l'auteur)", le second (inséré par Delahaye dans une lettre en 1923) présente l'inscription manuscrite : "Rimbaud en 1870".

   En 1871, s'il faut en croire Delahaye, Rimbaud se laissa pousser les cheveux. Le portrait ci-contre fut publié pour la première fois dans La Revue blanche, deuxième semestre 1891, en illustration du premier article de Berrichon consacré à Rimbaud. On peut consulter une numérisation en mode image de ce périodique sur Gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k15532c (on trouvera le dessin p.173). Isabelle Rimbaud, rapporte Jean-Jacques Lefrère dans Face à Rimbaud (p.22), protesta auprès de Berrichon contre la publication de cette "petite horreur qui a la prétention d'être le portrait de Rimbaud".

   Le troisième dessin porte la légende manuscrite suivante : "Rimbaud en 1871 au moment où il vient de rassurer la population de Charleville en se faisant couper les cheveux".