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Parmi les représentations contemporaines du poète, il faut enfin
signaler quelques travaux dus à des dessinateurs professionnels,
caricaturistes ou illustrateurs.
Le premier en date semble avoir été le
portrait-charge d'André Gill (ou, du moins, attribué à Gill) qui figurait
dans l'Album zutique (1871) : il représente le poète
chevauchant son bateau ivre, un livre d'une main, une harpe de l'autre.
On doit à Thomas Blanchet un portrait à la plume de Rimbaud
d'après Carjat illustrant Les Poètes maudits
(Lutèce 1883) : "Je trouve très bien le dessin de Blanchet, écrit
Verlaine à Charles Morice le 2 novembre 1883. La tête est un peu longue,
mais ça donne plus de solennité à l'expression et la joliesse du gamin
fait justement place dans ce portrait à la beauté virile du poète" (cité
par J.-J. Lefrère dans Arthur Rimbaud, Fayard, 2001, p.888).
Le même dessinateur a réalisé une série de médaillons pour l'édition de 1884
des Poètes maudits
chez Vanier. L'image fut ensuite reproduite dans un
bref article publié par Verlaine dans la revue Lutèce des 29 mars-5
avril 1884 et sera imitée par Luque dans l'édition de 1888 des Poètes
maudits (image ci-dessus). On y voit une lyre ornée en son cœur par le visage de
Rimbaud, dessiné d'après Carjat. On trouvera la reproduction "en
mode image" des Poètes maudits (1888), avec leurs médaillons en
forme de lyres, sur : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k72580r
La gravure en couleurs de Manuel Luque illustre la couverture de
l'essai de Verlaine sur Rimbaud publié dans la série "Les Hommes
d'aujourd'hui" (janvier 1888, chez l'éditeur Léon Vanier). Le
visage est d'après Carjat, le reste relève de la caricature :
Rimbaud représenté comme un enfant s'amusant à colorier ses voyelles.
C'est en 1889 que Frédéric-Auguste Cazals joint une effigie de
Rimbaud à une lettre destinée à Catulle Mendès. La physionomie du
poète rappelle elle aussi vaguement le
célèbre portrait de Carjat. L'ombre projetée par cette silhouette
dessine le profil de Verlaine.
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