Arthur Rimbaud, le poète / Accueil > Iconographie > La correspondance > Dargnières nouvelles

 

Bibliothèque Littéraire Jacques Doucet

 

C'est pas injuss' d'se voir dans un' pareill' situate ?
Et pas la queu' d'un pauv' Keretzer sous la patte !
J'arrive à Vienne avec les meyeurs intentions
(sans compter que j'compt' sur des brevets d'invention).
En arrêvant j'me coll' quequ'Fanta comm' de jusse.
Bon ! V'la qu'un cocher d'fiac m'vol tout, c'est pas injusse ?
Voui, m'fait tout jusqu'à ma limace et mon grimpant
Et m'plant' là dans la Strass' par un froid pas foutant.
Non ! vrai, pour un début en v'la-t-y un d'triomphe !
Ah ! la sal'bête ! Encor plus pir' que la daromphe !

F.Cée   

 

Lettre de Verlaine à Delahaye - 24 mars 1876

 

   Au printemps 1876 Rimbaud se rend à Vienne (Autriche) où il est dépouillé par un cocher et finalement reconduit à la frontière, pour une raison qu'on connaît mal (vagabondage ?). Verlaine, réagissant sans doute à une lettre antérieure de Delahaye qui lui apprenait la mésaventure de Rimbaud, se fend d'un beau dessin et d'un poème parodique (un "vieux Coppée"). Une note marginale signale : "L'accent parisiano-ardennais desideratur". Quant au poème, nous en reproduisons le texte tel qu'il est calligraphié dans la "bulle" de la vignette. Le nom de la rue, "Vingince Strasse" (rue de la Vengeance), est évidemment aussi de l'invention de Verlaine.