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Travaux d'élèves

  L'homme aux semelles de vent | Un mystique à l'état sauvage | Rimbaud, le voyou 

 

L'homme aux semelles de vent

 

par

Vanessa Burger
Julie Cathala
Charlotte Granat 
Clémence Perrin
Isabelle Piney

élèves de seconde au Lycée Henri Matisse, Cugnaux (31)

 

 

Arthur Rimbaud naît le 20 octobre 1854 à Charleville. Son père, capitaine d'infanterie déserte très vite le foyer et c'est par une mère sévère qu'il est élevé. Cette absence paternelle le marque et très jeune il se définit déjà comme un enfant à part, l'esprit vagabond et le caractère révolté. Élève brillant, il reçoit plusieurs prix au collège mais déjà germe en lui un goût prononcé pour la « liberté libre ». Il écrit en mars 1870 le poème Sensation :

 

Sensation

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

 

29 août 1870 : première fugue. Il part en train à Paris mais un ticket non valable lui vaudra un séjour à la maison d'arrêt de Mazas. 7 octobre deuxième fugue. Cette fois-ci, c'est à pied qu'il se rend à Charleroi puis à Bruxelles pour se réfugier enfin à Douai, chez les tantes de son professeur Georges lzambard. Il rapportera de ces fugues Ma Bohème, dans lequel il témoigne de son amour pour la marche.

 

Ma Bohème

Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot aussi devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal
Oh ! là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées

Mon unique culotte avait un large trou.
- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes

De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon
cœur.

 

Et Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir où il évoque ses haltes, précieux moments qu'il affectionne.

 

Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir

Depuis huit jours j'avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi.
- Au Cabaret-Vert : je demandais des tartines
Du beurre et du jambon qui fût à moitié froid.

Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table
Verte : je contemplai les sujets très naïfs
De la tapisserie. - Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,

- Celle-là, ce n'est pas un baiser qui l'épeure ! -
Rieuse, m'apporta des tartines de beurre,
Du jambon tiède, dans un plat colorié,

Du jambon rose et blanc parfumé d'une gousse
D'ail, - et m'emplit la chope immense, avec sa mousse
Que dorait un rayon de soleil arriéré.

 

 

Mais très vite, il écrit à son professeur Georges Izambard son désir de repartir.

« Je meurs, je me décompose dans la platitude, dans la mauvaiseté, dans la grisaille. Que voulez-vous, je m'entête affreusement à adorer la liberté libre, et... un tas de choses que « ça fait pitié », n'est-ce pas ? »

 

Troisième fugue le 25 février 1871. Il part en train vers Paris où il restera une quinzaine de jours. Il écrit Les poètes de sept ans en mai.

Les poètes de sept ans (extrait)

A sept ans, il faisait des romans, sur la vie
Du grand désert, où luit la Liberté ravie,

Forêts, soleils, rives, savanes !
- Il s'aidait

De journaux illustrés où, rouge, il regardait
Des Espagnoles rire et des Italiennes.

(...)

- Il rêvait la prairie amoureuse, où des houles
Lumineuses, parfums sains, pubescences d'or,
Font leur remuement calme et prennent leur essor !

Et comme il savourait surtout les sombres choses,
Quand, dans la chambre nue aux persiennes closes,
Haute et bleue, âcrement prise d'humidité,
Il lisait son roman sans cesse médité,
Plein de lourds ciels ocreux et de forêts noyées,
De fleurs de chair aux bois sidérals déployées,
Vertige, écroulements, déroutes et pitié !
- Tandis que se faisait la rumeur du quartier,
En bas, - seul, et couché sur des pièces de toile
Écrue, et pressentant violemment la voile !

 

 

De retour à Paris, à l'invitation de Verlaine, il rédige Le Bateau ivre, où il évoque son désir de découvrir des terres nouvelles et inexplorées.

 

Le Bateau ivre (extrait)


Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : Je sais le soir,
L'aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelques fois ce que l'homme a cru voir !

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très-antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

 

Rimbaud ressent à nouveau l'appel de la route en 1872 et 1873, mais a cette fois un compagnon de voyage, Paul Verlaine. En juillet 72, il est en Belgique et au début 1873, il est à Londres.

Ébranlé par la crise violente de sa relation avec Verlaine, épuisé par la vie de bohème, déçu par sa poésie même, il écrit cette même année Une saison en Enfer, qui se conclut par  Adieu.

 

Adieu (extrait)

      Quelquefois je vois au ciel des plages sans fin couvertes de blanches nations en joie. Un grand vaisseau d'or, au-dessus de moi, agite ses pavillons multicolores sous les brises du matin. J'ai créé toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs ! Une belle gloire d'artiste et de conteur emportée !
      Moi ! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre ! Paysan !
      Suis-je trompé, la charité serait-elle soeur de la mort, pour
moi ?
      Enfin, je demanderai pardon pour m'être nourri de mensonge. Et allons.

 

Dans Les Illuminations, il écrit aussi Départ :

 

Départ

Assez vu. La vision s'est rencontrée à tous les airs.
Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et toujours.
Assez connu. Les arrêts de la vie. - ô Rumeurs et Visions !
Départ dans l'affection et le bruit neufs !

 

 

Le 20 octobre 1874, Arthur atteint l'âge espéré et redouté de 20 ans. Il devient alors « l'homme aux semelles de vent » (dont le surnom lui vient de Verlaine), et seule sa correspondance témoigne encore de son attachement à l'écriture. 1875 est la date de la mort littéraire de Rimbaud, c'est cette année-là que ses voyages se multiplient. Il part à Stuttgart, puis en Italie. L'année suivante il est à Batavia, où il s'engage dans l'armée hollandaise, puis passe plusieurs séjours à Chypre, où il devient chef de chantier. C'est à la fin de 1880 que l'horizon africain va s'ouvrir à lui. Via l'Égypte, il atteint le Yémen et se fait embaucher à Aden dans une maison de commerce. Il y sera négociant en peaux et en café. On le charge plus tard d'ouvrir une succursale à Harar en Éthiopie. Pendant dix ans, il se consacre entièrement au commerce (et notamment d'armes) et abandonne tout projet littéraire.

En juin 1831, atteint d'une tumeur cancéreuse au genou droit, il est transporté en civière à travers le désert et rapatrié à Marseille où on l'ampute. Durant ces dernières heures il écrit à sa sœur Isabelle, qui reste à son chevet :

"Où sont les courses à travers monts, les cavalcades, les promenades, les déserts, les rivières et les mers ? Et à présent l'existence de cul de-jatte ! Car je commence à comprendre que les béquilles, jambes de bois et jambes mécaniques sont un tas de blagues et qu'on n'arrive avec tout cela qu'à se traîner misérablement sans pouvoir jamais rien faire. Et moi qui justement avais décidé de rentrer en France cet été pour me marier ! Adieu mariage, adieu famille, adieu avenir ! Ma vie est passée, je ne suis qu'un tronçon immobile." (lettre du 10 juillet 1891)

 

Arthur Rimbaud meurt le 10 novembre 1891 à l'âge de trente-sept ans à l'hôpital de la conception, complètement paralysé (ironie du sort pour cet « homme aux semelles de vent »). Mais il émet une dernière fois le vœu de partir : « Dites-moi à quelle heure je dois être transporté à bord » dicte-t-il le 9 novembre à l'intention du directeur des Messageries maritimes.

Comme le dit Verlaine, cet « homme aux semelles de vent » cet infatigable marcheur toujours en quête de l'inconnu, du bonheur qu'il a cru être toujours « ailleurs », aura mené sa courte vie « toute en avant », toujours animé par ce goût de « liberté libre ».

 

 

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Rimbaud, "un mystique à l'état sauvage"

 

par

Clélia Del Corso
Julie Marqué
Floriane Olivier
Léa Saint-Raymond

élèves de seconde au Lycée Henri Matisse, Cugnaux (31)

 

 

      - Paul Claudel, fervent chrétien, dit que Rimbaud est "un mystique à l'état sauvage".
      - Mais qu'est-ce que le mysticisme ?
      - "Mystique" vient du latin "mysticus", ce qui veut dire le mystère, le secret.
      - D'accord, mais ça ne m'éclaire toujours pas ...
      - Le mystique cherche à percer le mystère des choses de ce monde, à comprendre leur sens caché.
      - Mais pourquoi "à l'état sauvage"?
      - Rimbaud est un mystique à l'état brut, c'est à dire pas affiné par une réflexion religieuse. Toute sa vie a été marquée par un mysticisme.

                                           Démonstration !

         Chaque étape de la vie de Rimbaud est marquée par une forme de mysticisme. Rêveur, il se crée son propre univers et cherche l'absolu dans la nature. Sensation illustre bien cette façon de penser.

 

 

Sensation

 

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,
Mais l'amour infini me montera dans l'âme ;
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux- comme avec une femme.

 

      - 1871, "l'année du Voyant". Rimbaud veut "se faire voyant" par le dérèglement de tous les sens"
      - Comment ?
      - Par la littérature, la poésie. Il veut trouver l'explication du monde par les mots. Avec Voyelles, Rimbaud crée un langage magique parlant directement aux sens.

 

Voyelles


A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombrelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrement divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silence traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses yeux !

 

      - Rimbaud fait une expérience mystique, atteint un paradis artificiel grâce à la poésie, à l'alcool parfois, peut-être à la drogue. Dans le Bateau ivre, il écrit : "Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir".

 

Le Bateau ivre (strophes 6,7,8)


Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : Je sais le soir,
L'aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelques fois ce que l'homme a cru voir !

 

    

      - 1872 . Rimbaud cherche "le lieu et la formule" du bonheur, cette "magique étude" que l'on peut confondre avec sa quête mystique.

 

Ô saisons, ô châteaux...

 

O saisons, ô châteaux,
Quelle âme est sans défaut ?

O saisons, ô châteaux,

J'ai fait la magique étude
Du bonheur, que nul n'élude.

O vivre lui, chaque fois
Que chante son coq gaulois.

Mais ! je n'aurais plus d'envie,
Il s'est chargé de ma vie.

Ce charme ! il prit âme et corps,
et dispersa tous efforts.

Que comprendre à ma parole ?
Il fait qu'elle fuit et vole !

O saisons, ô châteaux !

 

 

Dans l'Eternité, il pense retrouver la clé de la vie éternelle grâce à son langage magique.

 

L'Éternité

Elle est retrouvée.
Quoi? - L'Éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.

Âme sentinelle,
Murmurons l'aveu
De la nuit si nulle
Et du jour en feu.

Des humains suffrages,
Des communs élans
Là tu te dégages
Et voles selon.

Puisque de vous seules,
Braises de satin,
Le Devoir s'exhale
Sans qu'on dise : enfin.

Là pas d'espérance,
Nul orietur.
Science avec patience,
Le supplice est sûr.

Elle est retrouvée.
Quoi ? - L'Éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.

 

     

- Mais dans Alchimie du Verbe (Une saison en Enfer), il déclare avoir adopté dans ce poème "une expression bouffonne et égarée au possible". C'est un constat d'échec. De 1873 jusqu'à la fin de sa vie, Rimbaud n'a cessé de voyager : Londres, Bruxelles, Italie, Stockholm, Chypre, Harar ... Après quoi court-il? Il se fuit en tant que poète, car "voleur de feu", il s'est brûlé les ailes avec la poésie. Il court après cette idée qui le dépasse : comprendre le sens des choses.

                 Sa recherche mystique a-t-elle eu une fin ?

                           A-t-il trouvé Dieu comme solution de compréhension du monde ?

                                         La fin de sa vie est une période de flou ;

                                                               ses croyances et sa religion, une source de débats.

 

 

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Rimbaud "le voyou"

 

par

Laurence Furman
Florence Huguet
Cindy Rouy

élèves de seconde au Lycée Henri Matisse, Cugnaux (31).

 

       Comme l'a dit Benjamin Fondane, Rimbaud peut être considéré comme un voyou.

       D'abord ses incessantes fugues durant son adolescence le font passer pour tel. D'ailleurs, trois de ces fugues lui ont inspiré certains de ses plus grands poèmes (Ma Bohème, par exemple).

       Il fréquente les bars : "Je me tourne, ayant bu trente ou quarante chopes / Et me recueille, pour lâcher l'âcre besoin". Ce poème, Oraison du soir (1871), reflète sa marginalité :

 

Oraison du soir

Je vis assis, tel qu'un ange aux mains d'un barbier,
Empoignant une chope à fortes cannelures,
L'hypogastre et le col cambrés, une Gambier
Aux dents, sous l'air gonflé d'impalpables voilures.

Tels que les excréments chauds d'un vieux colombier,
Mille Rêves en moi font de douces brûlures :
Puis par instants mon cœur triste est comme un aubier
Qu'ensanglante l'or jeune et sombre des coulures.

Puis, quand j'ai ravalé mes rêves avec soin,
Je me tourne, ayant bu trente ou quarante chopes,
Et me recueille, pour lâcher l'âcre besoin :

Doux comme le Seigneur du cèdre et des hysopes,
Je pisse vers les cieux bruns, très haut et très loin,
Avec l'assentiment des grands héliotropes.

       

        Il se révolte contre tout pouvoir comme on peut le constater dans Le Mal (1870). Pouvoir politique : "Qu'écarlates ou verts, près d'un roi qui les raille"; pouvoir clérical : "Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées / Et se réveille, quand des mères (...) / Lui donnent un gros sou lié dans un mouchoir!"

 

Le Mal

Tandis que les crachats rouges de la mitraille
Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ;
Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille,
Croulent les bataillons en masse dans le feu ;

Tandis qu'une folie épouvantable broie
Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ;
- Pauvres morts ! dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,
Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !...

- Il est un Dieu, qui rit aux nappes damassées
Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or ;
Qui dans le bercement des hosannah s'endort,

Et se réveille, quand des mères, ramassées
Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir,
Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !

 

        Vénus est le symbole de la femme et de la beauté mais lui la décrit comme une femme hideuse et antipathique.

 

Vénus Anadyomène

Comme d'un cercueil vert en fer blanc, une tête
De femme à cheveux bruns fortement pommadés
D'une vieille baignoire émerge, lente et bête,
Avec des déficits assez mal ravaudés ;

Puis le col gras et gris, les larges omoplates
Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ;
Puis les rondeurs des reins semblent prendre I'essor
La graisse sous la peau parait en feuilles plates ;

L'échine est un peu rouge, et le tout sent un goût
Horrible étrangement ; on remarque surtout
Des singularités qu'il faut voir à !a loupe...

Les reins portent deux mots gravés : Clara Venus ;
- Et tout ce corps remue et tend sa large croupe
Belle hideusement d'un ulcère à l'anus.

 

        En 1871, il fait la connaissance de Verlaine qui éveille en lui des pulsions homosexuelles. C'est sous son influence que Rimbaud entre dans le Cercle Zutique. Par son agressivité, il se fâche avec ses amis du cercle et continue sa route avec Verlaine.

      Ses poèmes font voir Rimbaud comme un être hors du droit chemin. Ils font ressortir son aspect sarcastique et moqueur envers la société.

       C'est pour cela qu'il est surnommé : "le voyou".

 

 

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