Arthur
Rimbaud, le poète
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Alchimie du verbe / Sommaire du dossier |
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ALCHIMIE DU VERBE
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SOMMAIRE DU DOSSIER
Des poèmes d'Alchimie du verbe / Les inflexions sémantiques imprimées par Rimbaud à ses poèmes de 1872 Des poèmes d'Alchimie du verbe / Bibliographie commentée (1920-2020) La "fatalité de bonheur" : une parodie du discours chrétien sur le salut / Lecture (partielle) de la dernière partie d'Alchimie du verbe |
L'idée de "jeu" choquera peut-être ceux qui prennent
très au sérieux l'expérience poétique
autodestructrice dont le cinquième chapitre d'Une saison en
enfer (désormais USEE) offre la pittoresque reconstitution.
Pourtant, c'est bien par une forme de jeu que Rimbaud se
projette dans ce personnage de "voyant", qu'une pratique assidue
de l'hallucination, d'abord volontaire mais bientôt subie,
obsessionnelle et morbide, manque de conduire jusqu'à son
"dernier couac". Il
s'accuse d'en avoir un peu trop exploité, dans ses chansons de
1872, le cliché romantique et la pose mystique mais le prétexte est bon pour en
exploiter une fois de plus la ficelle, en enjolivant sous les atours mythologiques d'une nouvelle
damnation de Faust la relation d'une crise existentielle et littéraire,
réellement vécue celle-là, et douloureuse certes, et génératrice d'un
désir que je crois sincère de tourner la page, mais de
proportions somme toute plus modestement humaines. Il en est d'Alchimie du verbe (désormais ADV) comme de la lettre
à Demeny du 15 mai 1875, on commente souvent à part vers et
prose, comme s'ils n'avaient que peu de rapport entre eux.
Voulant en agir autrement et montrer que Rimbaud,
moyennant quelques retouches, a
réussi à insérer de façon harmonieuse ses poèmes au sein du texte prévu
pour les enchâsser, j'ai confectionné ce commentaire linéaire "intégré" du chapitre, découpé en
cinq parties correspondant aux cinq "intermezzos poétiques"
(cinq parties pour sept poèmes, quatre de ces derniers étant associés
par groupes de deux). L'ambition en est limitée. Je me suis en
effet fixé comme règle de présenter la chose sous forme d'un
tableau au sein duquel ma propre prose (colonne de gauche) ne
dépasserait pas en longueur le texte du chapitre (colonne de
droite). La contrainte a été à peu près respectée. Une étude sur les modifications sémantiques apportées par Rimbaud à ses anciens poèmes insérés dans ADV Aussi
étonnant que cela puisse paraître,
c'est là une question rarement
abordée de façon précise. Les revues rimbaldiennes regorgent
d'études sur les remaniements formels dont témoignent ces versions
imprimées : rimes, mètre, composition. Essais et articles traitent
abondamment du sens nouveau donné par Rimbaud à ses poèmes,
débattent de la "continuité" ou non d'ADV avec les "Derniers vers",
de la question de savoir si ADV constitue une autocritique par
Rimbaud de sa production poétique de l'année 1872 ou s'il ne
faudrait pas plutôt considérer ce chapitre d'USEE comme une
anthologie, mais presque toujours de façon assez générale, à travers
des exemples ciblés, et sans qu'on trouve jamais une analyse cas par
cas des inflexions sémantiques significatives repérables dans les textes. J'ai
tenté de traiter le sujet de manière plus systématique. Une bibliographie commentée (1920-2020), concernant les modifications sémantiques apportées par Rimbaud à ses anciens poèmes Dans le cadre de l'étude précédemment citée, j'ai été amené à relire une grande partie de ce qui avait été écrit sur la question en un siècle de rimbaldisme :
J'ai
fatalement été amené à déborder un peu le
cadre annoncé et à rendre compte de travaux
concernant les remaniements formels opérés
par Rimbaud sur ses poèmes de 72,
l'interprétation de tel ou tel poème d'ADV,
la composition d'ADV en tant que récit,
l'interprétation d'ADV dans son sens
général, etc. Une tentative d'exégèse du discours sur la "fatalité de bonheur" Au cours des lectures occasionnées par la préparation de ce dossier (autour du poème "O saisons, ô châteaux", notamment), un passage important d'ADV m'a paru mettre sérieusement en échec le commentaire rimbaldien : la fameuse phrase "Je vis que tous les êtres ont une fatalité de bonheur" et le développement "philosophique" qui l'accompagne (la vie et l'action, la vie et la morale, etc.). Rien de ce que je lisais ne correspondant avec ma lecture spontanée du texte, dans cet endroit pourtant stratégique du dénouement d'ADV, j'ai tenté de mettre au clair ma propre lecture.
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