Panorama critique
La mention "op.
cit." renvoie à la bibliographie proposée en fin de page.
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Antique (le titre) | ||||||||||
Un
"antique" est un objet d'art, œuvre d'un artiste de l'antiquité ou
œuvre moderne conçue dans un style antique. Les éditeurs et
commentateurs récents du poème (André Guyaux, Pierre
Brunel, Louis Forestier) rappellent cette définition mais
tendent à rejeter, à juste titre, l'idée qu'il pourrait s'agir, dans
le texte de Rimbaud, de la description d'un objet de ce type, d'une
statue que le poète aurait pu voir dans un musée ou un jardin
public. Cette thèse, d'abord soutenue par Ernest Delahaye
(op. cit. p.66-67) puis reprise par toute une tradition critique, ne
tient pas : le personnage évoqué par le texte ne rappelle aucune
oeuvre d'art connue (Brunel, op. cit. p. 138 et 140). Par contre, ces critiques maintiennent peu ou prou l'hypothèse que Rimbaud pourrait avoir créé avec ce texte ce que Pierre Brunel appelle "un faux antique" (op. cit. p.144) c'est-à-dire un être imaginaire qui aurait les caractéristiques, et notamment l'immobilité, des dieux sculptés dans le marbre que nous a légués l'Antiquité gréco-latine : "Le poète a rêvé une fois encore 'amours monstres et univers fantastiques'", écrit Pierre Brunel (p.140). Et André Guyaux explique que "Rimbaud réveille, crée, anime un être imaginaire qu'il appelle ou rappelle à la vie" (op. cit. p.105) "comme Pygmalion" (p.85). Ces gloses sont ingénieuses et poétiques, mais sont-elles vraiment nécessaires ? La présence d'un corps immobile implique-t-elle l'idée d'une statue ? Ce corps, d'ailleurs, n'est-il pas bien vivant, comme le montrent la mobilité des yeux et des joues, les "crocs" luisants, prêts à mordre (on pense au "faune effaré" de Tête de faune qui "montre ses deux yeux / Et mord les fleurs rouges de ses dents blanches") ? Est-ce que le désir de voir ce corps s'animer, la mise en mouvement peut-être de ce corps, sur l'injonction de la voix entendue dans le texte, nécessitent vraiment une explication par le rêve ou le surnaturel ? La référence faunesque (le "gracieux fils de Pan") ne pourrait-elle pas caractériser métaphoriquement un être ou un type d'êtres bien réels et tout à fait contemporains ? L'appel au mythe est-il autre chose ici qu'une façon de travestir et/ou de magnifier (André Guyaux parle d'ailleurs de "blason", p.85) la célébration du corps masculin ? Le mot "antique", enfin, doit-il être obligatoirement compris comme un nom, désignant un objet ? Ne s'agit-il pas plutôt d'un adjectif qualificatif, comme "Mystique" et "Métropolitain" (autres titres des Illuminations), désignant une caractéristique de la scène décrite : une scène d'amour à l'antique par exemple ? |
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Gracieux fils de Pan ! | ||||||||||
David Ducoffre (op. cit. p.511), Paul Claes (op.
cit. p.9-10) voient ici une allusion à Silène, que les poètes de
l'antiquité présentent effectivement parfois comme fils de Pan (ou
d'Hermès). Silène est l'archétype du Satyre vieillissant, souvent représenté comme un homme laid et bedonnant, toujours ivre,
mais d'une grande qualité d'âme.
Il a été, dit-on, le précepteur du dieu Dionysos. Il est aussi,
parfois, un symbole du Poète. Virgile met en scène ce personnage dans ce qui passe pour être un des plus beaux
chapitres des Bucoliques, la
sixième églogue. Le poète raconte comment
Silène fut surpris, endormi dans une grotte, par la nymphe Églé et
par deux bergers. Ces derniers barbouillent la
bouche du satyre de jus de mûres pour se moquer de son ivrognerie et le ligotent dans
des guirlandes de fleurs pour l'obliger à chanter le récit de la naissance du
monde. Hugo s'inspire fortement de ce
classique des études latines lorsqu'il compose
Le Satyre, dans
La Légende des siècles (1859). Cette hypothèse est convaincante. La référence dionysiaque et faunesque, en tout cas, est incontestable (la couronne végétale, les "lies brunes", les "crocs"). Mais Silène n'était guère "gracieux" ! Sauf peut-être pour celui qui le regarderait avec les yeux de l'amour. Or, quelle est la voix que nous entendons dans le texte, sinon celle de l'Amant, aisément reconnaissable au style de romance ou de bergerade ("gracieux", "fleurettes"), aux comparaisons hyperboliques rappelant le "Cantique des cantiques" (les yeux comparés à des "boules précieuses", la poitrine à une "cithare"). Mièvreries feintes, bien sûr, que Rimbaud glisse dans son texte dans un esprit de parodie.
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Autour de ton front couronné de fleurettes et de baies tes yeux, des boules précieuses, remuent. | ||||||||||
Cette évocation du front et des yeux est le début d'une description
du corps de l'Amant que les critiques ont comparée à un
blason. Le
regard semble s'y déplacer du haut vers le bas : "L'ordre
descendant, écrit Pierre Brunel, est celui d'un blason du
corps : front, yeux, joues, bras, cœur, ventre, sexe, cuisse,
jambe." (p.146)
Les compagnons de Bacchus se coiffaient traditionnellement d'une couronne végétale, faite de lierre ou de pampres (voir la représentation du dieu lui-même dans la peinture ou la sculpture). En employant le diminutif "fleurettes", il n'est pas impossible que Rimbaud ironise quelque peu, comme déjà dit ci-dessus. Les "baies" sont les menus fruits des arbustes et des arbrisseaux, comme en portent par exemple le lierre ou le laurier, dont les anciens ceignaient leurs fronts. Avec la comparaison des yeux du Silène à des "boules précieuses" commence à se manifester dans le texte le style "Cantique des cantiques" dont j'ai parlé ci-dessus, style caractérisé par une litanie énumérant de haut en bas les parties du corps et les décrivant par des comparaisons précieuses et hyperboliques. Exemple :
Le tutoiement de l'amant(e), tel que nous le trouvons dans le texte de Rimbaud, est aussi une constante du chant d'amour sacré :
Ainsi que l'injonction, lancée au mode impératif, vers l'amant ou l'amante, les suppliant de céder au désir de celui qui parle :
Nous rencontrerons une telle injonction à la fin du texte de Rimbaud avec le verbe à l'impératif : "promène-toi". Nous ne connaissons "Antique" (comme tous les autres textes des Illuminations) que par un unique manuscrit. Celui d'"Antique" présente une rature et une surcharge insérée dans l'interligne, comme ci-dessous :
André Guyaux
(Poétique du
fragment, p.42-43) diagnostique là une
erreur de copie. Rimbaud aurait sauté par inadvertance les deux
phrases insérées en italique, donnant par distraction au sujet "tes
yeux" le prédicat "luisent" (op. cit. 1985, p.42). L'hypothèse d'une addition
tardive,
après
mise au propre du texte, me paraît malgré tout possible. Le verbe
"luisent" est nettement plus attendu pour "tes yeux" que le verbe
"remuent" et il serait tout à fait envisageable que Rimbaud ait
d'abord écrit "tes yeux [...] luisent", déplaçant ensuite ce verbe
soit parce qu'il lui semblait convenir mieux pour "les crocs", soit
pour appliquer aux "yeux" une idée de mouvement ("remuent") de
préférence à l'idée de lumière jugée trop banale. J'imagine Rimbaud en train de recopier son brouillon : faut-il qu'il soit étourdi pour copier jusqu'au bout son texte avant de se rendre compte qu'il a oublié deux phrases essentielles !
Ces deux phrases "oubliées" sont essentielles pour de multiples
raisons :
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Tachées de lies brunes, tes joues se creusent. | ||||||||||
Il s'agit donc de la première des deux phrases ajoutées par Rimbaud
en surcharge, dans l'interligne.
Albert Py
fait remarquer que le mot "lie" s'emploie habituellement au singulier pour
désigner le dépôt formé par les matières en suspension dans le vin. Rimbaud
l'emploie au pluriel, sans doute avec le sens de taches de lie de vin (op. cit. p.99).
On a rencontré ci-dessus un exemple comparable dans la sixième églogue des Bucoliques de Virgile, où le jus des mûres remplace celui du raisin sur les joues de Silène. La plupart des commentateurs rapprochent cette phrase d'"Antique" du second quatrain de Tête de Faune, où l'on remarque la même couleur ("brunie") et la même allusion aux taches de vin sur le visage du faune :
Les commentaires sont rares concernant ces joues qui "se creusent". Faut-il y voir simplement l'amorce du jeu de physionomie décrit par la phrase suivante : des fossettes se creusant lorsque la bouche (ou la gueule) s'entrouvre pour montrer ses "crocs" ? Faut-il aller jusqu'à y voir une sorte de métamorphose du gracieux silène initial en un inquiétant satyre au sourire de loup ? En tout cas, voici une seconde notation de vie ou de mouvement qui confirme l'intention que nous avons perçue dans le verbe "remuent", à la clausule de la phrase précédente. La série constituée par les verbes "circulent", "bat", "mouvant", "promène-toi", prolonge cet effet de mouvement dans la suite du texte.
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Tes crocs luisent. | ||||||||||
Rapprochant le "fils de Pan" d'"Antique" du
"faune" de "Tête de faune", Antoine Fongaro commente : "Les 'dents
blanches' du faune deviennent 'tes crocs luisent' pour le 'fils de Pan' ; ce
qui accentue l'animalité de celui-ci." (op. cit. p.146). "Crocs" appartient au vocabulaire du règne animal. Dans le contexte, il rappelle les traits d'animalité que la mythologie accordait aux compagnons de Dionysos (satyres et silènes) : ils avaient, selon les auteurs et les périodes, des pieds de chèvres ou de boucs, des queues et des oreilles d'équidés. Mais ces traits sont quasiment absents dans ce texte et on doit probablement comprendre les "crocs" de notre fils de Pan comme une image suggérant une physionomie farouche ou truculente, une gueule ouverte et prête à mordre, comme celle du "faune effaré" de Tête de faune qui "mord les fleurs rouges de ses dents blanches." Comme nous l'avons déjà noté, il y a là une transfiguration de l'amant en un personnage assez inquiétant, potentiellement monstrueux. Une vision de l'amour qui n'est plus celle de la bergerade mais celle d'un rite cruel et violent.
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Ta poitrine ressemble à une cithare, des tintements circulent dans tes bras blonds. | ||||||||||
La
cithare était une sorte de grande lyre, dont la forme de trapèze
inversé pouvait, en effet, se comparer à celle d'un buste
athlétique. Ce genre de comparaisons entre une partie
du corps et un élément remarquable pour son charme ou pour sa
beauté est fréquent dans les chants d'amour sacrés comme le
Cantique des cantiques. Ici, l'image introduit en outre un motif
musical qui va être développé dans la proposition juxtaposée : la
description du corps comme une sorte d'instrument de musique où les
pulsations du sang circulent et résonnent (tintent).
Albert Py fait remarquer "la correspondance du son et du mouvement dans
'des tintements
circulent'" (op. cit. p.99-100). La référence aux battements du coeur, dans
la phrase suivante, permet d'affirmer que le mot "circulation" est là pour
évoquer le sang et que l'image synesthésique du "tintement" suggère, par son
sens comme par la phonétique du mot, les vibrations régulières du cœur.
"La deuxième personne martèle à coups de "t" l'espace de cette évocation-invocation, elle y résonne comme une allitération qui la dépasse : Autour de ton front [...] Tachées [...] tes joues [...] Tes crocs [...] Ta poitrine [...] des tintements [...] dans tes bras [...] Ton cœur [...] toi [...] On dirait alors que d'autres mots que les possessifs signifient le même appel et que tout le texte fait écho à l'autorité du fantasme" (op. cit. 1985, p.203).
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Ton cœur bat dans ce ventre où dort le double sexe. | ||||||||||
Cette phrase a la
structure rythmique d'un alexandrin. "Le rythme s'affermit, écrit
André Guyaux, jusqu'à entrer dans un moule rythmique." (op. cit.
1991, p.103). C'est le début d'une série de segments syntaxiques
présentant une remarquable régularité rythmique, jusqu'à la fin du
texte : 6
- 6 / 6 - 9 (3-3-3) - 6 - 7. 6 - 6
Ton cœur bat dans ce ventr(e) / où dort le double sex(e). Rimbaud procède de la même façon à la fin de Génie pour soutenir l'intensité oratoire du sommet lyrique du poème. Le mot
"cœur" a parfois, chez Rimbaud, un sens sexuel. C'est notamment le
cas dans
Un cœur sous une soutane,
Le Châtiment de Tartufe et dans
Le Cœur
supplicié. Il n'y a pas lieu, par conséquent, d'être trop étonné
de l'emplacement de ce cœur, qui bat pourtant un peu bas, dans le ventre du
satyre. Mais peut-être s'agit-il seulement d'évoquer les battements
du cœur, les pulsations du sang, qui parcourent le corps de haut en
bas.
Le lecteur désireux de bien comprendre "Antique" aura d'ailleurs intérêt à lire (ou relire) entièrement ce poème de Verlaine qui célèbre dans l'homosexualité essentiellement son caractère viril. Aux amours banales, Verlaine oppose les passions homosexuelles : "plus qu’elles et mieux qu’elles héroïques, / Elles se parent de splendeurs d’âme et de sang / Telles qu’au prix d’elles les amours dans le rang / Ne sont que Ris et Jeux ou besoins érotiques." Ce sont les amours des forts et leur passion les comble de plénitude, ajoute-t-il, graveleux : "Comme ce sont les forts et les forts, l’habitude / De la force les rend invaincus au déduit. [...] Leurs beaux ébats sont grands et gais. Pas de ces crises : / Vapeurs, nerfs. Non, des jeux courageux, puis d’heureux / Bras las autour du cou, pour de moins langoureux / Qu’étroits sommeils à deux, tout coupés de reprises." Et il conclut : "Ah ! les pauvres amours banales [...] Peuvent dire ceux-là que sacre le haut Rite".
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Promène-toi, la nuit, en mouvant doucement cette cuisse, cette seconde cuisse et cette jambe de gauche. | ||||||||||
Le lecteur ressent puissamment la sensualité du texte, en
particulier dans cette fin de poème. Ce pouvoir de suggestion se
trouve renforcé par le travail de Rimbaud sur les aspects
phonétiques (notamment la répétition des sons /ã/ et /wi/) et
rythmiques (voir la note précédente) de la langue. Antoine Raybaud écrit : "Ce texte-ci semble annoncer, d'entrée, son objet : "Gracieux fils de Pan !" Mais il tourne, quittant le plan sémantique, pour jouer de sa trame sonore, issue des termes mêmes de l'annonce, et sur laquelle vont se composer les termes de la fable : Gracieux
- tes yeux - précieuses - se creusent ; Trois suites phoniques font chaîne, après avoir fait leur entrée dans le texte en trois temps, dans l'ordre même de l'annonce, elles se déploient ou se composent, et même modulent (précieuses - creusent - luisent) : la thématique musicale (tintement ; cithare), avant toute légitimité de comparaison ou de référence, figure le travail même du texte qui la dit et qu'elle dit, et, de la sorte, ne se comprend que dans le travail de ce texte, qui la rend possible et la présente" (op. cit., p.13-14). On ne voit guère en quoi ce texte, comme l'affirme le critique, quitterait "le plan sémantique", la première phrase ayant été proférée, si ce n'est en vertu d'une méthode critique "textualiste" (c'est-à-dire exclusivement fondée sur l'analyse du travail du texte, celui-ci étant supposé déployer la trame sonore et évocatoire des mots sans visée référentielle). Mais l'analyse des réseaux phonétiques est pertinente et traduit bien l'impression de musicalité et de suavité lascive produite par le poème. Il n'échappera à personne que ce "Promène-toi, la nuit" est une trouvaille de poète. Le verbe "promener" ne désigne, à prosaïquement parler, que le va-et-vient du sexe enfin réveillé mais il suggère superbement la douceur que la voix demande pour cet exercice ("en mouvant doucement cette cuisse"). Quant au complément circonstanciel de temps, il indique d'abord le moment habituel et banal de ces "étroits sommeils à deux, tout coupés de reprise" qu'évoque Verlaine. Cependant, venant après le verbe "se promener" et l'appel au bestiaire fantastique du culte de Dionysos (le "fils de Pan", les "crocs luisants"), la référence à la "nuit" s'enrichit de suggestions romanesques. Ce n'est pas seulement un dormeur qui s'éveille, c'est un fantôme qui se lève, un inquiétant loup-garou rôdant dans les ténèbres, un amant désirable et inquiétant à la fois.
Antoine Fongaro a montré en s'appuyant
sur diverses citations bibliques que le mot "cuisse", comme son équivalent
latin "femur", désignent dans certains contextes le membre viril (op. cit.
p.141-149).
Cette évaluation de la tonalité du texte me paraît juste. Resterait à se demander quel sens il convient de donner à cet assombrissement de l'approche rimbaldienne dans le domaine de la sexualité. Faut-il y déceler une évolution psychologique liée à une expérience personnelle décevante, en rapprochant "Antique" de textes comme Parade ou Vagabonds ? Faut-il plutôt alléguer un malaise général et d'ailleurs ancien (voir Le Cœur supplicié, poème de 1871) face aux choses du sexe et, en particulier, face à la sodomie (qu'on se rappelle l'allusion amère de Parade aux jeunes gens qu'"on" envoie "prendre du dos en ville") ? Faut-il au contraire constater ici, comme dans le poème de Verlaine cité plus haut, un attrait pour ce que Verlaine appelle les "jeux courageux" des "forts", pour ces amours hors-norme qui "se parent de splendeurs d’âme et de sang", "amours monstres", comme les nomme Rimbaud de son côté dans L'Éclair, dont il célèbrerait les prouesses viriles sans en dissimuler la part d'ombre, mystérieuse, inquiétante ? Difficile de trancher, mais j'opterais plutôt pour la dernière de ces hypothèses. Car ce qui me paraît l'emporter ici, c'est l'évocation sensuelle d'une certaine pratique érotique. Ou, pour reprendre le titre d'une pièce célèbre des Illuminations, l'adhésion émue à une forme particulière de "dévotion".
Février 2009
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Bibliographie | ||||||||||
Rimbaud, Œuvres, éd. Suzanne Bernard, Garnier, 1960, p.488-490, éd. révisée par A.Guyaux, 1981, p.490-492. | ||||||||||
Rimbaud, Illuminations, éd. critique par Albert Py, Droz, 1969, p.99-100. | ||||||||||
Thorstein Greiner, "Die Verwandlung des Satyrs. Zum Verständnis eines Rimbaud-Textes (Antique)", Romanistisches Jahrbuch Berlin, 1979, vol. 30, p. 100-111. | ||||||||||
André Guyaux, Poétique du fragment, Essai sur les Illuminations, À la Baconnière, 1985, p.42-43, 103-105. | ||||||||||
Rimbaud, Illuminations, éd. critique par André Guyaux, À la Baconnière, 1985, p.198-204. | ||||||||||
Antoine Raybaud, Fabrique d'Illuminations, Seuil, 1989, p.12-15. | ||||||||||
Rimbaud, Illuminations, éd. J.-L. Steinmetz, GF, 1989, p.151. | ||||||||||
André Guyaux, "'Antique' et l'Hermaphrodite au XIXe siècle", Duplicités de Rimbaud, Champion, 1991, p. 85-105. | ||||||||||
Rimbaud, Œuvres complètes, éd. Louis Forestier, Bouquins, 1992, p.506 (révisée 2004, p.502). | ||||||||||
Claude Jeancolas, Rimbaud, L'œuvre commentée, Textuel, 2000, p. 340-341. | ||||||||||
Antoine Fongaro, "Fémur, cuisse et double sexe", De la lettre à l'esprit, Pour lire Illuminations, Champion, 2004, p.141-149. | ||||||||||
Pierre Brunel, Éclats de la violence, Pour une lecture comparatiste des Illuminations, José Corti, 2004, p.135-149. | ||||||||||
David Ducoffre, "La Vision allégorique rimbaldienne", Parade sauvage - Colloque n°5 - 16-19 septembre 2004, p.483-516 (511-514 pour "Antique"), 2005. | ||||||||||
Paul Claes, La Clef des Illuminations, Rodopi, 2008. |