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Lexique des termes littéraires 

du site Lettres.org

Rimbaud, le poète (accueil)  > Glossaire stylistique

Alinéa
ALLÉGORIE
ALLITÉRATION
ANALOGIE

ANAPHORE
ASSONANCE
ASYNDÈTE
CÉSURE

CHANSON

CHUTE
Clausule
Comparaison
Déictiques
Démonstratifs

ELLIPSE
Facule discursive

JEU DE MOTS

HYPALLAGE

HYPERBOLE
HYPOTYPOSE
INCIDENTE

M
étaphore
MÉTONYMIE

OXYMORE
PARAGRAPHE
PARALLÉLISME
Parataxe
PARODIE
Pastiche
POÈME EN PROSE

Pointe
Polysyndète
PRÉPOSITION

RIME
RIME CONSONANTIQUE
RYTHME (PROSE)
SONNET
STYLE ORAL
SYNECDOQUE
SYNESTHÉSIE
TIRET
VERS
VERS LIBRE
Verset

ZEUGMA

SONNET : Poème à forme fixe, très répandu dans la poésie française de la Renaissance et qui a connu un regain de faveur dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il se compose de deux quatrains suivis de deux tercets (= quatorze vers). Il obéit à une règle d’assemblement des rimes qui a connu des variations selon les pays et les périodes de l’histoire. Le schéma abba abba ccd ede peut être considéré comme le schéma canonique dans la poésie française du XIXe siècle. Pour être réguliers, les quatrains doivent être construits sur deux rimes. Les tercets (en principe : trois rimes) admettent différentes combinaisons, sauf la suite de rimes plates (ccd dee).

              >>> Voir aussi dans ce site la fiche consacrée au sonnet à propos de Vénus Anadyomène.   

   

"UN MAÎTRE DU SONNET"

      Rimbaud a beaucoup pratiqué le sonnet en 1870 (douze sonnets sur les vingt-deux poèmes du Recueil de Douai), moins en 1871 (neuf sonnets, essentiellement des poèmes d’inspiration obscène ou « zutique »), plus du tout après cette date. Michel Murat a étudié les sonnets de Rimbaud dans le chapitre de son Art de Rimbaud intitulé "Un maître du sonnet" (op. cit. pages 197-225). Il note que tous les sonnets écrits par Rimbaud en 1870 présentent des quatrains construits sur quatre rimes (avec comme schéma dominant : abab cdcd) et peuvent être considérés de ce fait comme irréguliers (ou « libertins »). En revanche, ceux de 1871 sont réguliers. En 1870, Rimbaud écrit sous l’influence de Baudelaire dont le goût pour le « sonnet libertin » est bien connu (sur 76 sonnets que comptent Les Fleurs du Mal, 41 sont des « sonnets libertins »). Par contre, le Rimbaud de 1871 écrit dans un rapport complexe de séduction et de provocation avec un milieu parnassien très rigoureux sur la question des formes poétiques, ce qui explique peut-être la perfection formelle des sonnets rimbaldiens les plus iconoclastes et novateurs sur le plan des thèmes (Sonnet du trou du cul, Oraison du soir, Voyelles, etc.). Dans ses sonnets de 1870, Rimbaud exploite de façon brillante les effets de progression, de pointe ou de chute finale, d’opposition entre le bloc des quatrains et le sizain final, qui constituent traditionnellement l’art du sonnet. A cette fin, il respecte généralement la concordance entre schéma métrique et articulations syntaxiques, sauf dans les sonnets du « cycle bohémien » (Au cabaret vert, La Maline, Ma Bohême) où le deuxième quatrain enjambe sur le premier tercet. Cet écart s’explique aisément par la logique générale de ces textes, où Rimbaud tente de traduire par une désarticulation de la forme (tant au niveau du vers que de la structure d’ensemble) une atmosphère de liberté et d’alanguissement. Concernant les sonnets obscènes de 1871, Michel Murat remarque que la belle facture classique de certains d’entre eux contribue à conserver à ces textes voués à la « mise en scène majestueuse de l’intime » une véritable « dignité dans l’indécence ».  

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Bibliographie

Michel Murat, L’art de Rimbaud, Corti, 2002.
Site C.A.F.É., Le Sonnet :
www.serveur.cafe.edu/genres/n-sonnet.html
                  
Procédés du Sonnet :
www.serveur.cafe.edu/genres/p-sonnet.html