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Alinéa
ALLÉGORIE ALLITÉRATION ANALOGIE ANAPHORE ASSONANCE ASYNDÈTE CÉSURE CHANSON CHUTE Clausule Comparaison Déictiques Démonstratifs ELLIPSE Facule discursive JEU DE MOTS HYPALLAGE HYPERBOLE HYPOTYPOSE INCIDENTE Métaphore MÉTONYMIE PARAGRAPHE PARALLÉLISME Parataxe PARODIE Pastiche POÈME EN PROSE Pointe Polysyndète PRÉPOSITION RIME RIME CONSONANTIQUE RYTHME (PROSE) SONNET STYLE ORAL SYNECDOQUE SYNESTHÉSIE TIRET VERS VERS LIBRE Verset ZEUGMA |
UNE
"POÉTIQUE DU TIRET"
Rimbaud fait un large usage du
tiret, surtout dans Une Saison en enfer et dans Les
Illuminations. Dans le premier de ces ouvrages, le tiret contribue
à communiquer au lecteur une impression d’oralité : il scande
les cris de souffrance du damné, sépare les voix dans le dialogue du
narrateur avec lui-même, balise les volte-face qui émaillent le
raisonnement … Dans Les Illuminations, le tiret sert souvent à
séparer dans l’énoncé des membres de phrases remarquables par leur
parallélisme syntaxique :
— Sourds, étang, — Écume, roule sur le pont,
et par dessus les bois; — draps noirs et orgues, — éclairs
et tonnerres — montez et roulez; — Eaux et tristesses,
montez et relevez les Déluges. (Après le Déluge)
Michel Murat, qui a étudié ce procédé de style
de façon détaillée dans son Art
de Rimbaud (op. cit. p. 343-356, "Poétique du tiret"), le désigne par
l’expression de « parallélisme surponctué ». Il en fait
remonter la tradition à l’initiateur de la poésie en prose, Aloysius
Bertrand (Gaspard de la nuit). Il y voit une façon de
retrouver dans le poème en prose une forme de périodicité rappelant
le vers (« Son usage dans le poème en prose, chez Bertrand et sa
lignée, contribue à une mimésis indirecte du vers », op.
cit. p.353). Il y décèle une étape vers l’invention du « vers
libre » : « Ce procédé peut s’autonomiser et
changer l’organisation spatiale, en basculant de l’horizontale à la
verticale : il devient alors la matrice textuelle du vers libre »
(op. cit. p.353).
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Bibliographie
Michel Murat, L’art de Rimbaud,
Corti, 2002. |