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Alinéa
ALLÉGORIE ALLITÉRATION ANALOGIE ANAPHORE ASSONANCE ASYNDÈTE CÉSURE CHANSON CHUTE Clausule Comparaison Déictiques Démonstratifs ELLIPSE Facule discursive JEU DE MOTS HYPALLAGE HYPERBOLE HYPOTYPOSE INCIDENTE Métaphore MÉTONYMIE PARAGRAPHE PARALLÉLISME Parataxe PARODIE Pastiche POÈME EN PROSE Pointe Polysyndète PRÉPOSITION RIME RIME CONSONANTIQUE RYTHME (PROSE) SONNET STYLE ORAL SYNECDOQUE SYNESTHÉSIE TIRET VERS VERS LIBRE Verset ZEUGMA |
Rimbaud pratique beaucoup ces deux figures. Chez lui, en effet,
"la phrase étant destinée à suggérer une vision, et non à
exprimer une pensée, les articulations logiques en seront supprimées
sans dommage [...] Il les remplace par une juxtaposition d'images; la
phrase devient une simple énumération [...] On peut même dire que le
pouvoir évocateur du mot est d'autant plus fort que les liens logiques
de la phrase sont plus relâchés [...]" (Étiemble et Yassu
Gauclère, op. cit. p. 220-221). Observons-en trois exemples, tirés des Illuminations et d'Une saison en enfer. Exemple 1 : Soit cette parenthèse, à l'intérieur de la première phrase d' Angoisse, qui constitue dans le poème un verset détaché :
Si nous observons le découpage
syntaxique interne de ce membre de phrase entre parenthèses, nous
constatons qu'il s'agit d'une juxtaposition de six groupes nominaux
séparés par des tirets, la plupart d'entre eux binaires, le tout étant
introduit par une interjection à valeur d'apostrophe lyrique
("Ô") : syntaxe nominale énumérative pourrions-nous dire. La
nature particulière de cette proposition fait que ne sont marqués
clairement (par une conjonction ou tout autre lien grammatical ou lexical)
ni son articulation logique avec le contexte, ni l'articulation
logique entre les groupes qui la constituent, ni le rapport logique entre
les deux mots qui forment chaque groupe binaire. Seule, l'enquête
minutieuse sur le sens des éléments juxtaposés peut nous permettre de
rétablir une continuité dans le discours. Exemple 2 : À plusieurs reprises, Rimbaud use de la polysyndète dans le Prologue de la Saison en enfer : "Un soir,
j'ai assis la Beauté sur mes genoux. −
Et je l'ai trouvée amère. −
Et je l'ai injuriée." " Et j'ai joué de bons tours à la folie. / Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot." La
polysyndète s'allie ici à d'autres éléments stylistiques (anaphore,
parallélismes syntaxiques, brièveté des phrases et fréquence des
alinéas) pour produire une impression d'accumulation. Plus précisément
dans ce poème −
étant donné le sens des verbes (ou des phrases) concernés −
d'une accumulation de violences. Exemple 3 : Il s'agit d'un verset extrait de : Départ (Illuminations). "Assez eu. Rumeurs des villes, le soir, et au soleil, et toujours."
Ici encore, on peut observer l'effet
cumulatif de la polysyndète ("le soir, et au soleil, et
toujours"); il renforce l'idée de lassitude qui constitue le thème
principal de ce court poème. ___________________________________________ Bibliographie Étiemble et Yassu
Gauclère, Rimbaud, NRF, 1936. |