Site d'étude et d'information rimbaldiennes

Plan du site

     
     
EN LIBRAIRIE
 

SUR LE SITE


 SUR LE WEB


06/11/2023 - Laurent-Frédéric Bollée et Jean Dytar, Les Illuminés, Delcourt.



24/10/2023 - Alain Bardel, Une saison en enfer ou Rimbaud l'Introuvable, PUM (parution 12/12/23).
Voir le flyer.



02/10/2023 - Une saison en enfer, édition fac-similaire des 150 ans, éditée par Alain Oriol, à Toulouse, aux dépens d'amateurs, 2023.
Voir le dossier.

 

11/09/2023 - Alain Vaillant, Une saison en enfer de Rimbaud ou le livre à « la prose de diamant », Honoré Champion, 2023. 

 

09/09/2023 - 
Pierre Brunel,
Rimbaud, projets et réalisations, nouvelle édition, Champion, Unichamp-Essentiel, 2023.
 

 

26/08/2023 - Arthur Rimbaud, Une saison en enfer, « Édition Anniversaire », Poésie/Gallimard. Préface de Yannick Haenel. Postface de Grégoire Beurier, Gallimard, 2023.

 

13/08/2023 - Patti
Smith-Rimbaud, Une saison en enfer,
Gallimard (à paraître septembre 2023).



13/08/2023 - Damien Cuvillier, Voleur de feu. Une vie d'Arthur Rimbaud, 1, Futuropolis, Glénat, 2023.

 

09/06/2023 - Rimbaud, Verlaine et Cie, « un devoir à chercher ». À la mémoire de Yann Frémy
Classiques Garnier, 2023.

 



15/03/2023
Parade sauvage n°33
Classiques Garnier

 

Octobre 2022 - Rimbaud vivant n°61

 

Mars 2022 - RHLF, Les Illuminations de Rimbaud "à tous les airs", Dossier réuni par Adrien Cavallaro.
 

 


 




 

 

01/11/2023 - À propos de l’album de Patti Smith, Une saison en enfer 1873 et autres poèmes (Bibliographie / Notes de lecture).

     Paru chez Gallimard en septembre 2023, 176 grandes pages 25 x 32, exactement, le volume offre le texte intégral d’Une saison en enfer, vingt poèmes, neuf lettres de Rimbaud à sa famille, le tout accompagné d’une soixantaine de pages d’illustrations, et six textes spécialement rédigés par Patti Smith pour cette édition. Titre : Une saison en enfer 1873 et autres poèmes. Ce qui, par parenthèse, a l’air de présenter Une saison en enfer comme un poème ou un recueil de poèmes, alors que Rimbaud, dans une lettre de mai 1873, parle d’« histoires » (au pluriel) : de « petites histoires en prose ». Mais Patti Smith n’est pas la seule, hélas, à parler à tort de poème(s) à propos de « la Saison » comme on l’appelle en raccourci.
     Ni génial, ni déshonorant, l’album de Patti Smith a été jusqu’ici et restera sans doute l’initiative éditoriale la plus remarquée de cet anniversaire des 150 ans d’Une saison en enfer. Parce que, bien sûr, c’est Patti Smith ! Mais au fond, c’est à juste titre, car ce « beau livre » est bien plus qu’une publication de circonstance. Patti Smith n’a pas attendu d’être ce qu’elle est aujourd’hui pour faire de Rimbaud, ce sont ses mots, son « arme » et son « amant » « secret(s) ». Elle raconte qu’au moment de partir pour la grande ville, en 1967, à 20 ans, elle n’a emporté qu’un seul livre : Une saison en enfer, qui a été en quelque sorte son viatique pour s’orienter dans l’underground new-yorkais de ces années-là. Depuis lors, plus d’un demi-siècle s’est écoulé, pendant lequel la chanteuse a accumulé, sous forme de dessins et de photos notamment, toutes sortes de témoignages de sa passion rimbaldienne qu’elle a souhaité rassembler ici [...] Suite.
 

15/09/2023 - L'édition originale d'Une saison en enfer, par Alain Oriol (Invités).

     Il y a cent cinquante ans, en septembre ou octobre 1873, Une saison en enfer, le seul livre qu'ait pu faire imprimer Rimbaud, est sorti des presses d’une coopérative ouvrière bruxelloise. Il n’en existait pas jusqu'ici de fac-similé convenable. C’est chose faite. Nous avons fait imprimer à 500 exemplaires une édition semblable à l'originale.
    
Un exemplaire de l’édition originale d’Une saison en enfer d’Arthur Rimbaud, acquis à la fin du siècle dernier par Alain Oriol, a servi à la présente édition fac-similaire. Grâce à celui-ci, Isabelle Gaudon a pu préciser certains points concernant le façonnage de cette plaquette.
     Le livre imprimé en 1873 a fait l’objet d’une étude par Christophe Bataillé, très détaillée, « L’édition originale d’Une saison en enfer », RHLF, PUF ; n°3, juillet-septembre 2008, p. 651-665. Le lecteur pourra s’y reporter avec profit. Comme il pourra lire sur ce point la notice d'Alain Bardel dans son ouvrage Une saison en enfer ou Rimbaud l'Introuvable à paraître en 2023 aux Presses Universitaires du Midi [...] Suite.
 

12/04/2023 - « L'énigme de “H” ». Note en marge de l'article de  Gilles Lapointe, Parade sauvage n°33, 2022, p. 193-239 (Bibliographie / Notes de lecture). 

    Pour Gilles Lapointe, « Trouvez Hortense » doit s'entendre comme « Cherchez Hugo ».
     Les connotations érotiques du texte et notamment l'allusion à l'auto-érotisme « pourraient bien se rapporter à cet excès d'amour-propre » (p. 225) dont Hugo, aux yeux de Rimbaud était coupable. 
     « “Sa porte est ouverte à la misère” [...] désigne de façon explicite, et même deux fois plutôt qu'une » (p. 225) Victor Hugo : à cause des Misérables et de l'allusion rimbaldienne aux « becs de canne fracassés » de l'« ostiaire » de sa maison bruxelloise, en 1871, dans « L'Homme juste ».
     « “Sous la surveillance d'une enfance” se rapporte aux soins constants que réclama Hugo, un enfant d'une fragilité si extrême qu'il serait même “né deux fois” » (p. 230), allusion au poème de Hugo « Ce siècle avait deux ans...».
     « “Ô terrible frissons des amours novices” pourrait bien évoquer pour sa part les amours déçues de Fantine et d'Éponine, véritable portrait de la misère amoureuse dans Les Misérables.
  [...] Suite.

                                       

01/04/2023 - « Sur “Les Mains de Jeanne-Marie" », par Marc Dominicy, Parade sauvage n°33, 2022, (Bibliographie / Notes de lecture).                                        

     Dans le teint « sombre » des mains de Jeanne-Marie, le poète voit le sceau de la belladone, plante de sorcellerie : le suc hallucinogène de ses baies noires « dort » dans ces veines, insoupçonné, mais « éclate » aux jours de révolte.

C'est le sang noir des belladones
Qui dans leur paume éclate et dort.

Les phrases suivantes sont interrogatives :

Mains chasseresses des diptères
Dont bombinent les bleuisons

Aurorales, vers les nectaires ?
Mains décanteuses de poisons ?

Oh ! quel Rêve les a saisies [...]

Jeanne-Marie est-elle de ces femmes qui écartent des nectaires (des fleurs) les mouches dont bourdonnent les petits matins bleus, en quête des simples et des herbes officinales nécessaires à leurs philtres ?
    
Point du tout, dit Marc Dominicy, « chasseresses des diptères » ne signifie pas « qui écartent [...] mais bien qui cherchent à atteindre, à capturer, à collectionner » (p. 76). « On doit imaginer, explique-t-il, que, pratiquant une démarche calquée sur la chasse aux papillons, aux fleurs, ou aux maris, que des stéréotypes bien établis attribuaient aux jeunes filles de la bourgeoisie, les mains en cause s’attachent à collectionner, à réunir auprès d’elles, des diptères identifiés à des prêtres ou officiants qui marmonnent ou chantent des prières ou des hymnes » (p. 77). Les « mains chasseresses des diptères », « mouches à merde/viande » (p. 82), n'appartiendraient donc pas à Jeanne-Marie, comme on le dit, mais à une de ces « jeunes bourgeoises [qui] s'entourent de soutanes “bourdonnantes” » (p. 79). Compte rendu.


31/10/2022 - Pour honorer Bruno Claisse (Bibliographie).

     On vient d’apprendre le décès de Bruno Claisse, survenu le 29 octobre 2022. On lui doit, entre autres contributions rimbaldiennes, notamment dans la revue Parade sauvage, deux livres importants sur Les Illuminations : Rimbaud ou « le dégagement rêvé » (Charleville-Mézières, Musée-Bibliothèque Arthur Rimbaud, coll. « Bibliothèque sauvage », 1990) et Les Illuminations et l’accession au réel (Classiques Garnier, coll. « Études rimbaldiennes », 2012).
     Je me souviens encore du jour où, grâce à Bruno Claisse, j’ai eu l’impression que « Villes » (« Ce sont des villes... »), ce texte obscur parmi les obscurs, auquel je ne comprenais pour ainsi dire rien, venait de s'ouvrir. L’exégèse d’un détail comme celui-ci paraîtra un faible motif d'éloge, au regard des dizaines de trouvailles semblables qu’abritent les commentaires de cet émérite sourcier des Illuminations. Mais, aujourd'hui, qui sait pourquoi, peut-être à cause de l'affection spéciale que je porte à ce poème si nostalgique de Rimbaud, c'est celle-ci qui me revient d'abord en mémoire [...] Suite.


17/02/2022 - Sur l'article « Corbeaux et mémoire du sang », par Yves Reboul, Parade sauvage n°32, 2021, p. 135-170 (Bibliographie / Notes de lecture).

     L’article d’Yves Reboul « Corbeaux et mémoire du sang », récemment paru dans Parade sauvage n° 32, est remarquable par au moins deux aspects. D’une part, il présente une série d’intertextes très convaincants à l’appui d’une lecture politique des poèmes Les Corbeaux et La Rivière de Cassis. D’autre part, il expose au fil d’une argumentation érudite et serrée, une interprétation nouvelle du dernier sizain des Corbeaux, fort séduisante [...] Suite.


27/01/2022 [06/01/2022] - « Est-elle almée ? ... » (Anthologie commentée)

     Après l'avoir un moment contestée, je me rends à la glose proposée par André Guyaux dans son édition de La Pléiade, concernant ce poème :

Ce qui est “trop beau” (v. 5) ne devrait pas disparaître : la “Pêcheuse” et le “Corsaire” (v. 6), qui chante, incarnent cette nécessité de l'aurore. [1].

Mais il manque un élément essentiel dans cette note trop elliptique. On admet sans peine que la survenue de l'aurore réponde à une « nécessité », quelle que soit la beauté de ce qui l'a précédée, et qu'elle détruit. Mais en quoi Pêcheuse et Corsaire sont-ils l'incarnation de cette nécessité ? Le glossateur, visiblement, nous a laissé la responsabilité de compléter son raisonnement. Eh bien ! essayons ! [...] Suite.
  
 

15/11/2021 - Quelques signets dans Rimbaud de Clinchamps (Bibliographie / Notes de lecture).

     Dans Rimbaud de Clinchamps, Jean-Luc Steinmetz relève le défi quelque peu oulipien de relire sa propre vie à travers les mots, les formules, les situations, les confessions de Rimbaud dans Une saison en enfer. Il se propose de vivre, dit-il, en compagnie de ce livre intimement connu et vénéré, « une saison d'écriture menée jusqu'au bout de moi-même » [...] Suite
 

10/11/2021 - Sur l'entrée « Bonheur » du Dictionnaire Rimbaud / Alain Vaillant, 2021, p. 98-100 (Bibliographie / Notes de lecture).

.  Au centre de sa réflexion, Alain Vaillant place les deux formulations légèrement distinctes de la maxime d'Alchimie du verbe : « [...] tous les êtres ont une fatalité de bonheur ». Il livre sur ce sujet controversé une synthèse claire, débouchant sur une interprétation courageusement engagée de la clausule du chapitre : « Cela s'est passé. Je sais aujourd'hui saluer la beauté ». J'aurai une petite réserve concernant l'argumentation d'Alain Vaillant mais, quant à sa conclusion, je l'adopte tout entière et sans restriction  [...] Suite
 

01/11/2021 - Le Père Goriot / Nuit de l'enfer (Florilège des sources).

      Lorsqu'il signale l’épisode balzacien de l’agonie du Père Goriot comme un modèle rhétorique susceptible d'avoir intéressé Rimbaud, notamment dans Nuit de l'enfer, C.-A. Hackett confesse « une certaine tristesse ». Il a longtemps hésité, explique-t-il, à dévoiler au lecteur cette source car « ce rapprochement soulève de nouveaux doutes à l’égard de la sincérité de plusieurs passages d’Une Saison en enfer […] peut-être un peu moins personnelle et un peu plus littéraire que nous n’avions cru » [...] Suite
 

31/10/2021 - Sur l'interprétation d'Alchimie du verbe par Yann Frémy dans l'entrée Une saison en enfer du Dictionnaire Rimbaud, Classiques Garnier, 2021, p. 732-759 (Bibliographie / Notes de lecture).

     Est-ce le fait d'écrire pour un dictionnaire ou l'exercice d'un doute méthodique, Yann Frémy, dans son entrée Une saison en enfer du Dictionnaire Rimbaud, n'expose jamais une thèse sans indiquer la possibilité d'une solution différente, avec mention circonstanciée de ceux ou celles qui les défendent. D'où la richesse de l'article, sur le plan de l'information. On perçoit malgré tout assez bien le type d'approche obtenant sa préférence : celle qui décrit Rimbaud tournant sans fin dans son labyrinthe intérieur, sans en trouver l'issue [...] Suite


10/10/2021 -
Ce qui se dit de la Saison dans Les Saisons de Rimbaud (Bibliographie / Notes de lecture)

     Yann Frémy a sous-titré l’un des recueils d’articles qu’il a dirigés : « Résistances d’Une saison en enfer ». De cette « résistance » herméneutique et de l’attrait qu’elle exerce sur les chercheurs, le volume récemment édité sous la direction d’Olivier Bivort, André Guyaux, Michel Murat et Yoshikazu Nakaji (Hermann, 2021), apporte une nouvelle preuve. Un bon tiers des dix-neuf articles rassemblés sont consacrés en tout ou en partie au livre de 1873 (contre un seul, par exemple, aux Illuminations). Je rends compte ici de trois de ces contributions : celles d’Éric Marty (« Mythe ou allégorie dans Une saison en enfer », p. 259-266), Yoshikazu Nakaji (« “Mon sort dépend de ce livre” : vie et art dans Une saison en enfer », p. 231-245) et Jean-Luc Steinmetz (« Rimbaud “mage ou ange” », p. 184-194) [...] Suite


18/06/2021 -  « L'hypothèse la plus vraisemblable » (Les Illuminations)

    Dans son entrée « Illuminations » (« Manuscrits ») du Dictionnaire Rimbaud, comme je l'ai fait remarquer dans mon compte rendu (05/03/2021), Michel Murat ne discute pas l'argument n°1 en faveur d'une pagination auctoriale des Illuminations, celui qui, personnellement, entraîne mon adhésion à cette thèse : l'argument fondé sur le processus de constitution de la série Veillées. La question du feuillet 18 ! J'y reviens ici, plus longuement.
     Qui a paginé les 24 premiers folios des Illuminations ? Dans sa notice, Michel Murat écrit :

Nous entrons ici dans les conjectures : peut-être [les premiers éditeurs] ont-ils simplement paginé (ou fait paginer, l’imprimeur repassant à l’encre) les feuillets dans l’ordre où ils les ont trouvés. C’est l’hypothèse la plus vraisemblable.

 [...] Suite           


22/04/2021 - À une Raison (Anthologie commentée)

   Tout est dans l’indéfini. Rimbaud dirige son éloge vers « une Raison » pour la distinguer de toutes celles que la tradition philosophique a appelées « la Raison ». En premier lieu, la Raison de Descartes et de la philosophie classique, raison confondue avec la Vérité du christianisme. Celle qui émerveille, dans sa naïveté, le « nègre » de Mauvais sang :

   J'ai reçu au cœur le coup de la grâce. Ah ! je ne l'avais pas prévu ! [...]
   L'amour divin seul octroie les clefs de la science.
   [...] Je vois que la nature n'est qu'un spectacle de bonté. Adieu chimères, idéals, erreurs.
   Le chant raisonnable des anges s'élève du navire sauveur : c'est l'amour divin. [...]
   La raison est née.
                                                                            [...] Suite   
 

31/03/2021 - Sur une formule de Génie : « le brisement de la grâce croisée de violence nouvelle » (Anthologie commentée)

   Les Illuminations, selon Tzvetan Todorov, tournent le dos à toute représentation. Le recours massif à l'abstraction, notamment, bloquerait chez le lecteur toute possibilité d'identifier les êtres et les actions du texte. Les termes abstraits sont effectivement omniprésents dans le recueil et Todorov n’a aucun mal à en dresser une liste impressionnante. Que cet usage génère des ambiguïtés, c’est une évidence. Mais le critique objectif ne se contente pas de noter l’obscurité — en l’exagérant beaucoup si possible — pour la déplorer, il essaie d’en comprendre les raisons et d’en évaluer la productivité sémantique et esthétique. [...] Suite
 

11/03/2021 - Participes insolites des Illuminations. Sur la piste d'une exégèse pour le 4e alinéa de Scènes (Les Illuminations)

  Cela commence par une majuscule et cela finit par un point. Le seul verbe de la phrase est un participe présent. C'est l'une des scènes de Scènes :

Dans des corridors de gaze noire, suivant le pas des promeneurs aux lanternes et aux feuilles.

La plupart des commentateurs évitent de commenter et ceux qui s'y risquent se contredisent. Je n'ai trouvé de tentatives de traduction en langue courante que chez Bruno Claisse, Pierre Brunel et Antoine Fongaro. Mais je résiste à la solution Claisse, consistant à donner pour sujet à « suivant » : « L'ancienne comédie », deux alinéas plus haut, et à celle de Fongaro faisant de « suivant » une préposition, qui rattacherait la phrase à « divise ses Idylles ». Spontanément, je me rangerais plutôt derrière la prudente hypothèse de Brunel : un implicite sujet « on ». Par ailleurs, est-ce dans les couloirs d'un théâtre ou dans les rues d'une ville gagnée par la nuit que les choses se passent ? Tout cela est bien mystérieux ! Mais le plus mystérieux de tout, c'est cette phrase bâtie autour d'un unique participe présent. Et ce n'est là qu'un échantillon des insolites et fascinants participes des Illuminations. [...] Suite
 

06/03/2021 - Dictionnaire Rimbaud - Deux synthèses capitales sur Les Illuminations - II / « Herméneutique et poétique » par Adrien Cavallaro (Notes de lecture)

   Dans l'étude sur l'herméneutique et la poétique des Illuminations qu'il insère dans le Dictionnaire Rimbaud des Classiques Garnier, Adrien Cavallaro commence par dresser un bilan critique de la tradition rimbaldienne. Il préconise « la conjuration de tentations exégétiques traditionnelles » et nous convie à « repousser les assauts du démon de la traduction, idéologique ou métaphysique, qui fertilise sur le terreau des rapprochements autotextuels internes (à l’échelle du recueil) et externes (à l’échelle de l’œuvre) ». Puis, élargissant quelque peu la cible,  il appelle à « se défier des grilles de lecture doctrinales qui pensent pouvoir « t[enir] le système» idéologique, comme des scénarios critiques autotéliques anhistoriques ».  [...] Suite
 

05/03/2021 - Dictionnaire Rimbaud - Deux synthèses capitales sur Les Illuminations - I / « Manuscrits » par Michel Murat (Notes de lecture)

   Dans l'énorme et génial Dictionnaire Rimbaud récemment publié aux éditions Classiques Garnier, deux entrées respectivement confiées à Michel Murat et Adrien Cavallaro sont dédiées à la présentation d'ensemble des Illuminations. Celle de Murat, « Manuscrits », occupe les pages 355-362. Celle de Cavallaro, « Herméneutique et poétique », véritable essai qui constitue, de loin, la plus longue notice du recueil, occupe les pages 362-390. Ces deux importantes contributions permettent de faire le point sur l'état présent des connaissances et des opinions, en ce qui concerne le recueil. Je rends compte ici de la première, où l'on remarque quelques hypothèses nouvelles (émanant de l'auteur ou avancées par d'autres, mais, dans tous les cas, validées, validées en tant qu'hypothèses, ce qui est déjà beaucoup, par son autorité). La seconde viendra d'ici peu. [...] Suite
 

03/02/2021 - La phrase à rallonge de Promontoire (Anthologie commentée)

  « Promontoire, écrit Michel Murat, nous présente la construction la plus extravagante du recueil » (2013, p. 282). Il ne fait aucun doute qu'à première lecture, on s'égare dans ce poème labyrinthique. Mais cette impression de complexité a deux causes distinctes. La première réside dans le caractère hétéroclite des énumérations, procédé destiné à faire obstacle à une représentation naïve et à provoquer la réflexion. La seconde provient effectivement de la « construction » syntaxique. Mais si la technique descriptive de Rimbaud est « extravagante » (au sens où elle divague de lieu en lieu et traverse le temps, des grands canaux de la Carthage antique — qui n'ont jamais existé — à « la défense des côtes modernes ») sa pratique syntaxique reste finalement correcte. Même si, après une phrase initiale académique, il s'amuse à en confectionner une seconde, interminable et entortillée [...] Suite
 

26/01/2021 - Une note sur Nocturne vulgaire (Anthologie commentée)

     Aucune édition de Nocturne vulgaire ne reproduit fidèlement l'alignement à gauche du texte du poème, tel qu'on l'observe dans le manuscrit. Pierre Brunel (2004) fait apparaître quatre retraits avant tiret ; André Guyaux (2009) et Michel Murat (2013) n'en font apparaître aucun. Mais tous trois vont systématiquement à la ligne avant les quatre tirets correspondants. Autrement dit, ils sont unanimes à considérer que, comme l'écrit Guyaux, « le texte apparaît dans un paradigme de versets sans qu'on puisse déterminer l'alinéa. » (p. 969). Ils normalisent en conséquence la disposition du poème à partir de la phrase : « Ici, va-t-on siffler [...] ». Albert Henry (1998) proposait une autre solution. La discussion compliquée de ces problèmes de ponctuation serait d'ailleurs un peu byzantine si le choix opéré n'engageait parfois l'interprétation du texte. [...] Suite


23/01/2021 - Vies (Anthologie commentée)

   Rimbaud, dans Vies, pour une fois, ne cache pas trop son jeu. Il pousse la complaisance jusqu’à indiquer sa principale source (ou cible) : « Je suis réellement d'outre-tombe, et pas de commissions. » (Vies III). Des emphases rimbaldiennes, il ne manque rien, en effet, dans la conclusion des Mémoires d’Outre-Tombe, là où Chateaubriand dresse le bilan de ses « trois carrières ». Ni le prophétisme apocalyptique : « Oui, la société périra … », ni l’égotisme exacerbé : « Des auteurs français de ma date, je suis quasi le seul qui ressemble à ses ouvrages : voyageur, soldat, publiciste, ministre …», ni la satisfaction de l'œuvre immense accomplie : « Grâce à l’exorbitance de mes années, mon monument est achevé ». L'unique trait par lequel Rimbaud s’élève au-dessus de son prédécesseur, c’est que le lieu de sa création est « cerné par l’Orient entier » quand Chateaubriand n'aperçoit l’Orient que dans la direction du soleil levant :

[...] il est six heures du matin ; j'aperçois la lune pâle et élargie ; elle s'abaisse sur la flèche des Invalides à peine révélée par le premier rayon doré de l'Orient : on dirait que l'ancien monde finit et que le nouveau commence. Je vois les reflets d'une aurore dont je ne verrai pas se lever le soleil.

Ah ! Si ... ! J’allais oublier ! Rimbaud dépasse encore son modèle par un second trait, qui n’est pas dénué d’importance : lui, à vingt ans révolus, il est « réellement » d’outre-tombe. [...] Suite


16/01/2021 - Une hypothèse pour la structure des Illuminations (Sur Les Illuminations)

   Chacun convient de la présence de thèmes récurrents dans Les Illuminations. Et mon hypothèse est que Rimbaud, lorsqu’il s’est attelé à la mise au net de son manuscrit, s’est aperçu que ces thèmes, idoinement combinés et ordonnés, pouvaient évoquer un parcours de vie ressemblant au sien. Quels sont ces thèmes ? Dans le tableau ci-dessous, j’en propose neuf : la méditation sur la vie, l'aventure poétique, le nouvel amour & les nouveaux corps amoureux, l'entreprise harmonique, de ville en villes, tableaux animés, scènes de rêve, « Nos horreurs économiques », l'érotique de la force..[...] Suite
 

11/01/2021 - Scènes (Anthologie commentée)

   Scènes est un bon exemple de ces « applications de calcul » par quoi Rimbaud définit dans Solde son art poétique. Face à un texte aussi piégeux, où tout un arsenal linguistique est déployé dans le noble but d'exercer l'ingéniosité du lecteur, une part de subjectivité dans l'interprétation est inévitable.
   La première phrase occupe deux alinéas dont le premier, dans la ligne du titre, laisse entendre qu'on va parler théâtre (« Comédie », « accords » musicaux, « Idylles » pastorales) alors que le second, relié au précédent par la ponctuation explicative des deux points,  suggère au contraire, ce qui sera confirmé par les paragraphes suivants, que les « scènes » constituant le sujet du poème sont celles des « boulevards ». Autrement dit : la ville, considérée comme spectacle. Du coup, toute la sémantique du premier membre de phrase est frappée de soupçon [...] Suite


08/01/2021 - Sur « les fantômes du futur luxe nocturne » (Anthologie commentée)

   Dans un article de 2013, Antoine Fongaro commente ainsi les « fantômes du futur luxe nocturne » de Vagabonds :  

Faut-il voir dans ce « luxe nocturne » la revanche imaginaire du vagabond pauvre que fut le jeune Rimbaud ? En tout cas, le syntagme « du futur luxe nocturne » ne révèle rien de ce qu’étaient les « fantômes » de la rêverie de Rimbaud. Bien plus, le troisième paragraphe commence par une sorte de dérision de la rêverie qui vient d’être si brièvement évoquée. [...] Suite


 

15/11/2023 - Le manuscrit d'un poème de Rimbaud bientôt vendu aux enchères, France Bleu Chamapgne-Ardenne.


Manuscrit de "L'Éternité".
Vente Piasa du 8 décembre 2023, "Collection d'un amateur, poésie du dix-neuvième siècle".

 

08/11/2023 -Arnaud Viviant, Foutez la paix à Arthur Rimbaud, France-inter.

06/11/2023 - Les Illuminés - Interview de Jean Dytar et Laurent-Frédéric Bollée, Delcourt.

Louis-Henri de La Rochefoucauld, Patti Smith, une pseudo-poétesse devenue icône lucrative, L'Express, 01/11/2023.

Rencontre avec Alain Bardel et Alain Oriol pour : Une saison en enfer, édition fac-similaire des 150 ans. Mardi 31 octobre, 18h, Librairie Ombres blanches, Toulouse.

07/06/22023 - Exposition - « Rimbaud explorateur. Photographies du poète vagabond », dans le cadre de  Photo Wien. Jusqu'au 30/06.
Conférence Hugues Fontaine

Institut français de Vienne.


20/05/2023 - Colloque « Le rimbaldisme “aux confins du monde” : approches de la réception mondiale de Rimbaud ». Université Grenoble Alpes, 24 - 26 mai 2023.

18/04/2023 - François-Henri Désérable,  « Mon maître et mon vainqueur », Conférence Les Amis de Rimbaud (vidéo, 56:58).

15/04/2023 - Jacques Bienvenu, Un nouveau commentaire sur l'article de Gilles Lapointe, blog "Rimbaud ivre".

17/09/2022 - Laure Egoroff, Arthur Rimbaud. Rumeurs et visions, émission "Samedi fiction", France-Culture (59 min.).

07/09/2022 - Les inventions d'inconnu, conférence de Yoshikazu NAKAJI au Collège de France le 6 avril 2016.

16/06/2022 - Mendel Péladeau-Houle, « Les Illuminations “dans l'affection et le bruit neufs” » (compte rendu de la RHLF de mars 2022), Fabula.

14/05/2022 - Mélanges Nakaji (en ligne sur le site de l'université de Tokyo)

 

29 janvier 2021 - Revue italienne d'études françaises n°11 : « Les traductions de Rimbaud », Fabula (les articles sont en ligne).


13 janvier 2022 - Alexis Metzinger, Les trois visages de Rimbaud, Vosges TV (52:15).
 

Novembre 2021 - Nieves Arribas et Olivier Bivort, Les traductions espagnoles d'Une saison en enfer à l'épreuve de l'oralté, Revue italienne d'études françaises.

31/10/2021 - Exposition : « Rimbaud - Ménélik », hôtel littéraire Arthur Rimbaud, Paris, du 25/11/2021 au 25/01/2022.

27/10/2021 - Charleville s'offre un portrait de Rimbaud du peintre Fernand Léger, L'Ardennais.

24/10/2021 - Exposition : Germain Nouveau, « le mendiant étincelant », par Alain Paire, La Marseillaise.

19/10/2021 - « Haji Jabir parle avec l'Abyssinienne de Rimbaud », par Nadia Haddaoui, Médiapart.

17/08/2021 - « Le poète illuminé, Germain Nouveau », film-annonce, ActuaLitté.

25/06/2021 - David Ducoffre, Sur les manuscrits des « Illuminations », un sort définitif fait ici à la pagination !!!, blog Enluminures (painted plates).

28/05/2021 - Sylvain Tesson parle de Rimbaud chez Radio-Classique (12:41).

15/05/2021 - Pouvoir : Dans les coulisses de la guerre sans merci autour de la panthonéisation de Rimbaud et Verlaine, Rédaction de Vanity Fair.

10/05/2021 - Frédéric Thomas, Un programme poétique pour la Commune de Paris, lundimatin#287.

12/04/2021 - Frédéric Thomas, Rimbaud à l'heure de la Commune, Libération.

07/04/2021 - Et à l'aurore..., captation et montage Christelle Pinet (vidéo, 6:43)

22/03/2021 - Jacques Bienvenu, Précisions sur la présence de Rimbaud et Germain Nouveau à Charleville en janvier 1875, blog Rimbaud ivre.

27/02/2021 - David Ducoffre, "N'oublie pas de chier sur le Dictionnaire Rimbaud si tu le rencontres..." (partie 1 : contextualisation), blog Enluminures (painted plates).
 

Rimbaud, jeune & maudit
diffusé le 03/02/21 (
91')
disponible jusqu'au
5 mars sur France 5


15/01/2021 - La dépouille d'Arthur Rimbaud reste à Charleville-Mézières, L'Union-L'Ardennais.


     ÉCOUTER RIMBAUD EN LIGNE, dit ou chanté par ...